Le "nouveau-né" fait la connaissance du monde

Je ne sais pas si je peux mais au besoin j'efface ^^.

[=> Sort d'un endroit inconnu où il s'est éveillé]

S'arrêter un instant, sa main gantée posée sur le sol pendant qu'il prenait appui de son autre avant-bras contre son genou gauche. Il venait de marcher sur quelques kilomètres et déjà il se retrouvait accablé de toutes ces sensations nouvelles qu'il n'avait pas découvertes à la "crèche". Otant son gant, il lissa les feuilles colorées d'une plante, sentant cette dernière accorcher son épiderme. Entre les feuilles, une partie bien plus colorée cherchait à se hisser vers le haut, s'ouvrant pour dévoiler un coeur jaunâtre. Un genou à terre, Yazoo avait encore du mal à s'adapter à cette surcharge que ses sens lui procuraient. Là, un bruit genre sifflement, ici une odeur étrange tandis qu'encore et toujours, un courant d'air balayait sa chevelure avec ce qui semblait être une sorte d'amusement. Les mèches grises voletaient devant ses yeux vert, son regard braqué vers la partie de la plante colorée en rouge. Il ignorait si cette chose avait un nom particulier ou était dangereuse mais malgré tout, il l'effleura de ses doigts étrangement mal assurés par rapport au toucher de "Velvet Nightmare". Attrapant la base de la fleur, il recourba légèrement le poignet, la cueillant d'un coup sec. L'examinant sous toutes les coutures, il devinait néanmoins instinctivement qu'il ne devait pas faire entrer ce végétal dans son organisme. Cela lui paraissait d'une logique indéniable mais il restait dans l'incapacité de s'expliquer pourquoi. Se pourrait-il que la boîte métallique lui ait inculqué ce genre de savoir ? Mais dans ce cas, pourquoi ignorait-il tant de choses sur ce qui l'entourait ? Reprenant appui sur ses jambes pour se redresser, il ramassa son gant et l'enfila de nouveau, portant en fin de compte la fleur à son nez. Encore une impression nouvelle...

Son arme rivée à son dos, ses yeux balayaient les sous-bois qu'il traversait au petit jour, ne sachant ni où il était ni où ses pas le conduisaient. La seule chose dont il était certain, c'était qu'il avançait. Jetant un coup d'oeil derrière lui, il voyait les feuilles d'où il avait cueilli la fleur rapetisser à mesure de ses pas. Ses narines étaient étrangement sollicitées, l'odeur du bois, celle de la résine, celle de la mousse également flottaient dans l'air, ainsi que celle qu'il connaissait pour l'avoir senti dans la "crèche", celle de moisissure. Plusieurs fois, des ronces aggripèrent ses bottes mais ne trouvèrent pas de prise suffisantes pour le retenir. Il avançait à un rythme plutôt lent, donnant plus l'impression de chercher quelque chose que de voyager. Contournant un arbre, il vit que le terrain changeait, le sol semblant plus stable et dompté. A n'en pas douter, il se trouvait sur un chemin à côté duquel un panneau se dressait, indiquant que dans une certaine direction, quelque chose appelé "Kalm" se trouvait. Tournant la tête dans la direction indiquée, Yazoo écarta d'un geste les quelques mèches longues qui venaient d'accompagner son mouvement. C'était le nom d'une ville, un endroit ou d'autres êtres bipèdes résidaient. Peut-être, en s'y rendant, trouverait-il des pistes pour l'aiguiller vers des réponses ?

Préférant se remettre en marche, poussé à la fois par une curiosité et un envie de comprendre, il laissa ses bras tomber de part et d'autre de son corps, les épaules encore tendues. Au moindre incident, il se savait prêt à attraper "Velvet Nightmare", pour se "défendre" contre des "ennemis". Tels étaient les mots qui résonnaient dans son crâne bien que cette même notion lui paraisse encore confuse. Combien de temps avait-il marché ainsi ? Aucune idée, juste celle que la sphère lumineuse, le soleil, se trouvait presque à la verticale, au zénith. Un souffle de vent rabattit sa chevelure grisée une fois encore contre son visage. L'écartant d'un geste, il fixa un point au-devant de lui. En bas, ou plutôt en contrebas de la pente sur laquelle il était perché, des créatures s'agitaient. Non, pas des créatures, des êtres comme l'hologramme blanc, des humains. Entrouvrant les lèvres, les yeux rivés sur ces mouvements, il gardait le visage légèrement incliné sur le côté, son expression entre indifférence et mélancolie.

Jetant un rapide regard à la fleur cueillie peu de temps auparavant, il voyait cette dernière se porter de moins en moins bien, son parfum se faisant ironiquement plus présent. Serrant le végétal dans sa paume, il resta immobile un court instant puis inclina légèrement la tête en avant, bien décidé à avoir son premier contact avec... "Les gens"... Les mèches grises de ses épaules volèrent en odulant dans son dos tandis qu'il s'avançait vers les bâtiments aux façades de bois sur murs blancs. Pas un instant, il ne songea qu'il lui faudrait poser des questions, engager des dialogues, adresser des mots spécifiques aux gens pour obtenir des réponses. Ca, il ne le savait pas encore et n'y réfléchissait même pas, son attention tournée vers une silhouette de petite taille courant devant un bâtiment.

Ce dont il était certain, au vu de la pancarte qu'il dépassa, c'était que sa marche l'avait conduit jusqu'à ce lieu, "Kalm".

Nombre de messages : 5 Age : 37 Date d'inscription : 20/08/2007

Ce jour s’éleva face au regard impuissant des ténèbres et sur la voûte s’accrocha un astre comme on affecte un portant d’une lucarne aux reflets chatoyants. Quelques nuages balayaient la toile aigue-marine de leur profonde lassitude et une douce brise les accompagnait, baguenaudant sur la terre en soulevant les feuilles détachées de leur rameau asséché et laissant frissonnantes les herbes émeraude.
Kalm… Une cité qui tenait bien son nom de la tranquillité mystique qui l’avait toujours qualifiée. Il était presque midi et dans les rues les gens s’affairaient à terminer leurs courses pour aller manger. De multiples étalages bardaient les entrées des magasins et il était autant de vendeurs de tissus que de marchands de fruits et légumes, ainsi que de fleuristes. Si l’Incarné venait à peine de découvrir le monde et le parfum subtile d’une fleur, il allait dès lors baigner dans un flux bien plus troublant.

L’Odorat. Comment décrire toutes les odeurs qui affluaient de cette scène étrange ? Des fleurs, beaucoup de fleurs et pas une n’avait la même fragrance. Des fruits… Le sucre s’en échappait dans le mouvement indiscret des passants… Des légumes… Nombreux et si variés… Ils offraient tous des senteurs différentes, plus ou moins attirantes. Peut-être fussiez-vous surpris de découvrir que même les gens s’étaient enivrés d’essences piquantes mais ceux qui en possédaient le plus étaient sans conteste ceux qu’on nommait plus communément « les femmes ».

L’Ouie. N’aviez-vous jamais écouté pareil brouhaha ? Chaque marchand chantait les louanges de leurs produits, les gens s’arrêtaient dans les rues pour saluer les gens qu’ils semblaient connaître et partaient dans des rhétoriques qui n’avaient, sans le moindre doute, aucun sens pour le Nouveau Né. De petits personnages couraient en tout sens et riaient au éclats en laissant leur voix aigue percer le bourdonnement incessant de cette foule jouasse. C’était cela, des enfants.

La Vue. Les rues pavées s’ouvraient sur la ville au teint grisâtre seulement décorée de banderoles colorées et les devantures étaient montées dans un bois clair, les divers produits offrant une profusion de couleur, allant du noir le plus profond, passant par toutes les couleurs imaginables pour finir avec le plus ivoirin qu’on puisse trouver. Les riverains étaient chaudement nippés et ce des pieds à la tête, se couvrant de couleurs plurielles gardant pourtant l’obombré en favoris. Ils étaient à peu près de la taille du Fils de Jenova mais leur sculpture était bien moins parfaite.

Le son tambourinant de petits pas, des bruissements d’étoffes et un « BAM » résonna juste à vos pieds. Si vous n’aviez pas encore fait l’expérience du touché direct, cela était chose faite. Une jeune fille ne dépassant pas votre hanche venait de se heurter à vous pour s’étaler par terre dans un « aie ! » démonstratif. Cela était sans doute monnaie courante puisque aucun piéton ne daigna tourner son visage vers l’accidentée.

Le "nouveau-né" fait la connaissance du monde Fille_10

Frottant sa poitrine avec fougue, elle leva son minois revanchard vers vous, vous laissant par là même la détailler. L’enfant était assez pauvrement vêtue, un débardeur marron foncé et plissé couvrait son buste frêle, un pantalon court de même coloris s’arrêtait à ses genoux et de petites sandales mal découpées habillaient ses pieds grêles. Malgré la pauvresse des fripes, le minois lui, exhalait un caractère fortement bien trempé et ses grands yeux aux prunelles grises vous lorgnaient avec mécontentement. Doucement elle se releva et fit balancer la coiffure carmélite torsadées de chaque coté de sa petite tête enfantine de droite à gauche.

« Vous pourriez au moins vous excuser !!! »

Yazoo allait pouvoir interagir avec son premier être vivant.

Confusion, sens assaillis sans ménagement, c'était là les impressions qu'il avait, toujours sans être capable de les qualifier. Le poing serré sur la fleur mourante dont il ne comprenait pas l'état de plus en plus terne, son esprit était embrumé. Le flux qui passait par ses poumons était chargé d'odeurs, de parfums, de senteurs toutes plus différentes les unes des autres à tel point qu'il pouvait presque savoir d'où chacune d'elle émanait. Ses poumons gonflés par ces odeurs, il leva la main tenant le végétal agonisant et la colla un court instant contre son nez. Ce n'était pas que la sensation était désagréable mais elle était oppressante à un point tel qu'il avait beaucoup de mal à le supporter. Il y avait ce parfum émanant de végétaux ressemblant un peu à la fleur qu'il tenait, tous différents, celui provenant d'objets comestibles. Comme si une porte sur son savoir venait de s'ouvrir, il trouva un mot pour les qualifier, des "fruits", des aliments, quelque chose dont l'organisme avait besoin pour survivre. C'était du moins comme ça qu'il les voyait et en comprenait l'utilité. Cela impliquait la faim... qu'est-ce que c'était que cela ? Impossible de le savoir pour le moment, aucun intérêt à être au courant tout de suite. La concentration lui faisait d'ailleurs trop défaut pour cela, son nez n'étant pas le seul agressé sans vergogne par cet étrange univers.

Tout était si différent de la "crèche", les autres "personnes" qui marchaient, produisaient des sons avec leurs bouches. Les gens parlaient, alignant des mots dont l'ensemble était censé être porteur de sens. Le temps lui manquait pour tout décrypter, certaines conversations portant sur un nombre de "gils", un matériau tintant. Encore un nouveau son qui s'ajoutait au brouhaha ambiant, à tous ces sons qui faisaient vibrer ses tympans. Hormis quelques uns, ils ne prenaient aucun sens pour lui, comme ce son provenant de la gorge des êtres de petite taille tandis que leurs lèvres s'étiraient vers l'arrière. Trop de nouvelles choses à la fois, trop de découvertes qui le dépassaient pour le moment. En plus du bruit parfois violent des éclats de voix, des pas, son champ de vision était remplis de teintes différentes. L'extérieur de la "crèche" était véritablement différent des parois sombres et grises de cette dernière. Le silence du lieu contrastant totalement avec ce qu'il percevait ici. Pas de peur, il ignorait ce dont il s'agissait, pas d'angoisse, juste une sorte de curiosité presque naïve qui le submergeait.

Les couleurs se mouvaient au gré des tenues des passants, lui faisant un instant porter la main tenant la fleur à sa propre combinaison noire. Les autres n'en portaient pas de semblables ni ne possédait de "Velvet Nightmare" et pas un de ces êtres ne semblait vouloir se rendre compte de sa présence. Cela signifiait-il qu'il était bien là ? A arpenter lentement les rues ? A voir toutes ces teintes vives, entendre ces sons et sentir ces odeurs ? Finissant par stopper sa marche, la tête tournée vers un croisement, il ignorait que son visage arborait une expression presque triste. Lèvres entrouvertes, regard sur le côté droit, bras tombant le long du corps.
Il ne s'était pas arrêté depuis suffisamment longtemps pour respirer deux fois qu'un choc se fit sentir. Choc ? Bruit ? "Aie" ? Dirigeant son regard vers le bas, l'être aux cheveux grisés vit l'un de ces petits êtres au sol, semblant avoir chuté. La petite créature se releva en lui disant qu'il pourrait présenter des excuses. Excuses ? De quoi s'agissait-il ? Une nouvelle fois, il s'attendait à ce qu'une "porte" dissimulant la connaissance s'ouvre pour lui permettre de faire face à cette situation. Rien ne vint, étrangement...

La fillette, seul mot qui s'imposa de lui-même, le regardait, semblant attendre quelque chose. Ayant beaucoup de mal à saisir son attente, Yazoo mit un genou à terre pour se trouver à peu près à sa hauteur et remarqua un peu de poussière sur le côté de son vêtement. Tapotant dessus, il chassa les traces grisées avant de regarder son interlocutrice. Il voulait comprendre, savoir ce qu'elle attendait de lui, ne ressentant absolument rien de particulier, son expression toujours aussi mélancolique. Sa voix, elle, était sans intonation particulière tandis que sa main restait fermée sur la fleur dépérissante.

Excuser. Qu'est-ce que c'est "excuser". Qu'est-ce que je dois faire.

Bien qu'il soit en train de poser une série de questions, son ton ne semblait pas vraiment s'y accorder, comme s'il ignorait qu'il fallait élever un peu la voix pour donner une forme interrogative à ses propos.

» Purification du monde...Pas pour tout de suite
» un nouveau depart.