[°o.] En route vers la Mère [.o°]

L’empyrée se fardait d’une bruine diaprée alors que mille et unes exhalaisons embrumaient les nues dont les jupons vaporeux jaspaient l’éther tel un dais d’une magnificence inaltérable. La lande défilait d’une folle vélocité sous les ailes fibreuses qu’éployait en une ineffable mascarade, l’hydre aux membres râblés. Bien peu de temps s’était écoulé et déjà l’existence de la Demoiselle s’ancrait à même le fatum, le vermeil sillonnait dès lors le creux de ses paumes juvéniles sans qu’elle n’eût délinéé les pourtours nébuleux de son essence. Ainsi la Bambine convolait-elle au gré des voilages zéphyriens, la risée douceâtre et onctueuse chahutait les boucles argentines qu’affriolait en son sillage une filasse brumaille. Pour la première fois depuis que le souffle de vie lui fut insufflé, son cœur s’enflait d’allégresse, un rire enfantin aurait même jailli d’entre ses lèvres charnues si l'acerbe vérisme ne persécutait point ses pensées enfiellées.
L’esquisse des cimes algides des contrées septentrionales déchirait les limbes de nitescences, le minois de la Lune ainsi épanchée sur les flancs matriciels, couvait de ses rais le village niché en contrebas.

« C’est ici que mon périple s’achève. »

La bourgade s’assoupissait paisiblement et les quelques badauds s’hasardant en ces heures tardives ne manquèrent point de distinguer la silhouette menaçante de la Guivre. L’effroi convulsionnait ces faces rougies par la bise de l’australe borée sans qu’ils ne daignassent s’esbigner à la vue si insolite de ce spectacle. La Drée apposa le joug de son étreinte sur l’hypogée poudrée et immaculée, ployant ses ailes dantesques pour qu’enfin la belle enfant glissât telle une péliade de ses écailles obombrées. Les galbes graciles et reluisants serpentèrent avec matoiserie jusqu’au seuil du village éclairé d’ajours pittoresques, délaissant les triviaux à leurs vénales curiosités.

« Je te laisse ta liberté et te remercie pour m’avoir escortée jusqu’ici. Nos chemins se recroiseront sûrement, d’ici là, je te dis adieu. »

Elixir emmiellé que sublimaient les pétales de rosat en leur mouvance tortueuse et bigarrée alors que les iris de béryl dévalaient les traits anguleux de son égal avec déférence avant qu’il ne s’évanouît dans les airs à son tour. Nouée d’étoffes luisantes, menottée d’une framée, la jouvencelle arpentait les venelles affables d’Icicle engendrant œillades crédules et pensées élusives. Enfin les fins sourcils s’arquèrent le long d’un front brillant d’intelligence et la vision du Cratère enlumina les sillons vénusiens de la Bambine. La chaloupe tantôt alanguie se mua d’une hâte regorgeant d’espoirs inavoués, et vivace, comme aguichée d’une truculente audace, elle s’élança à l’orée d’une ravine boursouflée d’une écume hyaline.

« Mère … J’arrive… »

Un frisson trémula le long de son échine comme si l’unique idée de se lover dans le giron de l’Être tant chéri happait toute son ardeur. Mais, l’Enfant dut bien vite achever sa route. Seule, elle ne pouvait s’enhardir d’errer seule en ces vastes et mortels vals. Déjouer l’impossible … La Dame n’allouerait point de répit à ses velléités tant qu’elle demeurerait éloignée de la Mère.

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Beryl venait donc de laisser partir le légendaire dragon des ténèbres pour qu’il puissent rejoindre ses congénères. Elle était seule pour affronter les ultimes difficultés du voyage qui l’attendait et elle n’était pas des moindres : la montée du grand glacier puis la traversée du cratère, lieu peuplé de monstre et très dangereux. Cependant, la première leçon du guide du routard de Dol enseigner à quiconque démarrant un périple qu’il valait mieux partir accompagner que seul ! Encore fallait t’il trouver les bons partenaires de voyage, car comme dirait les juges d’Ivalice « Autant partir seul que mal accompagner ! » Bref, il s’agissait d’un problème très difficile à résoudre pour notre belle bambine : elle ne connaissait pas du tout la région et ne pourrait donc compter que sur l’aide des locaux pour essayer de rejoindre sa mère, a moins de se fier seulement a ça trace magique. C’était une méthode assez risquée car on avancer tout droit et a l’aveuglette presque, rendant toute logique au déplacement très difficile à tenir. Il fallait donc faire un choix, et rechercher dans la nuit quelqu’un apte à fournir ne serait-ce que des informations sur le chemin à suivre. Mais le regard de Béryl de la jeune femme effrayer les locaux qui passait leur chemin, les joues rougie par la température extrêmement basse de l’endroit, mais ils ne frissonnaient plus : des années à vivre ici leur avait apprit. Mais en observant quelque peu le village, Béryl put remarquer facilement qu’il y avait une autre personne présente en ses lieux qui faisait fuir les badauds, et le moins que l’on puissent dire était que cette personne n’était pas une locale, car son accoutrement frisé le ridicule. Il aurait était bien plus logique de voir cette personne a Costa Del Sol. La jeune fille de JENOVA ne pouvait voir que le dos de cette personne, mais une énergie maléfique se dégageait de cette dernière, quelque chose d’assez effrayant pour les passants, mais attirant pour la belle incarnée. Il était possible que la femme qui semblait fixé la lune soit comme elle…Mais peut-être pas. Elle semblait entouré d’un voile de ténèbres, comme si les arts obscurs eux même c’était levé pour la protéger. Elle tenait son épée dans la main droite, la pointe tendu vers le bas, le seul mouvement l’animant semblait être sa respiration. La jeune Sophia Alexandra, ancienne SOLDIER First Class et aujourd’hui dégradé et en fuite, n’était plus qu’une mercenaire en quête d’un employeur capable de lui offrir des missions assez excitantes moyennant un bon prix. Elle ne semblait pourtant vraiment pas présente dans la cité au niveau de l’esprit, car elle contempler l’astre sélénite avec beaucoup de concentration. La chose la plus étrange était qu’un violent coup de vent se leva, faisait écho a des cris d’agonie. Le temps semblait s’être arrêter en une seule seconde, le silence était revenu dans le village, mais il était devenu pesant. La jeune femme prit ensuite la parole

« Pouvez vous l’entendre, ce cri d’agonie semblant provenir des profondeurs de mon âme…A moins que cela ne soit que la bise d’Eole ? »

Alors elle avait bel et bien remarquer Béryl, mais ne l’avait pas montré pour conserver un effet de surprise…C’était probablement la seule personne vers qui l’adoratrice de JENOVA pouvait se tourner pour espérer arriver au grand glacier…Mais cette épée…Elle avait quelque chose d’effrayant. Comme si le cri d’agonie était venu d’elle et pas de l’âme probablement très torturer de cette femme…Qui était-elle exactement pour ne pas craindre la jeune incarnée ? C’était bien difficile a déterminé au premier regard, surtout que la belle n’avait pas daigné se retourner vers Béryl, semblant largement préféré la contemplation de l’astre lunaire…

[pour l'apparence, je te renvoie a l'avatar du PNJ]

Qu’était-ce cette bien insolite sensation ? Ce friselis sillonnant l’hâve peau juvénile de la Bambine… La risée baisait de ses algides chatteries les pommettes galbées de la Demoiselle, si bien qu’une charmante nuance andrinople vint à poudrer l’amérin minois. Sur les frêles lippes trémulait l’ébauche d’un rictus ne peignant que morgue et fâcherie à l’égard de tout ce qui s’éployait sous ses œillades opalines. Le caprice de néantiser cette affadissante contrée lui vint à l’esprit … Si seulement, le temps ne pressait point sa déroute. Le nez si joliment tréfilé se rida d’un frisson alors que la frimousse de la Jouvencelle lorgnait avec aspérité les misérables badauds se défilant couardement à sa vue jusqu’à ce qu’enfin les prunelles insipides se pendissent au blason d’une estompe égarée.

Les lambrequins ondulants de l’amabile astérie couvaient de leurs rais doucereux les singulières soieries d’une Dame nimbées d’un linceul faisandé. L’enfiellée pertuisane vint alors lacérer les flancs cotonneux de la Marâtre éplorée, sa paume menottée d’un cuir noirâtre marivaudant le long du métal vernissé. La belle Enfant se figeait alors telle une égérie de cire, seul bruissait le souffle chaud de son âme avilie, obole de la Calamité, ainsi ce répit laissa à ses iris cagnards la plaisance de mirer la sibylline Demoiselle. L’œillade aiguisée escaladait les estampes bigarrées qu’offrait cette Etrangère, et l’âtre de sa psyché résonnait d’un brasillement baladin, ravissant le cœur de l’Incarnée. Elle semblait même toute à la contemplation de l’astre opalescent, cette diaphane face dont les regards labiles platinaient les torsades pellucides des sombres Demoiselles.

Le mugissement soudain des mânes aliénés convola au gré du Zéphyr, dont les valses capiteuses se muèrent en une débâcle veule et épeuré. Et pourtant, cela ne fit point se mouvoir Eiridys, la Cariatide des nuées se complaisant mollement en ces nimbes pélagiennes. L’idée fugace de se délecter en toisant le vermeil s’égouttant de ses chairs vint à son esprit biaisé, ce caprice vénal s’en fut de ses lèvres en mouvance alors qu’une menotte se glissait entre les filins argentins avec badinerie. Puis, comme en écho à cette clameur d’agonie, les palabres de l’Etrangère fusèrent d’entre ses lèvres. En réponse, elle put ressentir le regard alangui de l’Incarnée coulant le long de son échine avec l’intense impiété de ces créatures vouées à la pérenne expiation de leurs funestes pêchers.

J’entends ce maléfice. Et bien qu’il soit agréable à mon oreille, je ne peux m’en distraire plus longtemps. Je suis pressée par mon destin et je suppose que notre rencontre n’est point fortuite. Je dois me rendre là où mon sang m’appelle, et gravir ce cratère. Et pour cela, j’ai besoin d’aide.

Nul besoin pour la Demoiselle de poursuivre en de fastidieuses palabres, seul lui importait le soutien qu’elle pourrait arracher à cette femme. Elle seule en ces terres hostiles au Malin semblait propice à lui allouer subside, en dépit de l’insolite lame qu’elle arborait. Ses jambes de la Bambine vinrent à se mouvoir, à danser en une chaloupe gracile, dans le creux de ses lestes menottes pirouettait l’infâme et assassine framée, bien trop imposante pour ces courbes si ténues.

M’accompagnerez-vous ?

Alchimie regorgeant d’une affable suavité, ses mots si impudemment pianotés suintait sur la pulpe savamment carminée, et l’orgueilleuse supplique carillonnait maintenant à l’ouïe de la Baroudeuse. Peu lui importait son nom, en son sein, la Jouvencelle s’intimait la certitude que le Fatum lui offrait une nouvelle chance de rejoindre le giron de sa Mère.

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Cette sensation d’être observé…Comme si quelqu’un d’autre vous dévorer des yeux, recherchant votre point faible avec une envie contenue de faire couler votre sang…Sophia la connaissait bien, des dizaines voire centaine de personne avait essayé avant Béryl de lui faire ressentir. Mais pour le moment, tous avait échoué à éveillait la peur chez la demoiselle a la crinière de feu qui restait toujours immobile. Le voile de ténèbres qui l’entourait ne c’était pas dissiper, laissant une impression étrange. Elle était familière mais lointaine en même temps. Lorsque vous servez le seigneur des enfers, il est logique de laisser une certaine impression de déjà vu dans le cœur des êtres vivants tel qu’il soit, sauf peut-être chez les chevaliers appartenant à la caste détestable des Paladins ! Quoi qu’il en soit, l’ancienne SOLDIER daigna enfin baisser son regard de la lune, peut-être lassé par cette contemplation qui ne l’amusait plus ! Elle venait de trouver quelque chose de plus intéressant à ses yeux : la jeune adoratrice de JENOVA ! Pourtant, elle n’accorda toujours pas le droit a cette dernière de voir son visage en entier. A vrai dire, Sophia se moquait du nom de Béryl autant que cette dernière ignorait le patronyme de la belle, tant dans leur deux cas ce nom ne voulait pas dire grand chose…Il n’était qu’une image sans valeur dans le cas de ses deux personnes qui ne vivait que pour une seule raison : Servir leurs maître ! Mais dans le cas de la belle en armure, il ne s’agissait pas de sa mère, mais d’un homme peut-être encore plus puissant. D’ailleurs, le qualificatif homme ne lui convenait pas vraiment, mais soit, il vaut mieux parfois simplifier les situations. Sophia tourna la tête vers la droite, offrant la vu de son œil vert MAKO a Béryl. On pouvait deviner facilement que cet œil dévisager la jeune enfant au corps d’adulte, mais a vrai dire, l’adoratrice des ténèbres se moquait pas mal de l’avis des autres…Il n’y avait qu’elle qui l’intéresser ! Sentiment égoïste mais en même temps tellement humain qu’il n’avait franchement rien d’étonnant ! Quoi que…Venant d’une personne qui ne se définissait pas humaine, c’était quelque peu surprennent…Saut qu’en décortiquant cet égoïsme, on pouvait facilement comprendre qu’il était encore plus prononcer que celui d’un simple humain. Béryl expliquât que bien qu’elle avait entendu sa malédiction et qu’elle s’en délectait, elle devait rejoindre son sang et elle n’avait pas le temps de l’écouter plus longtemps. Et pour cela, elle devrait traverser le grand glacier…Une région dangereuse ou il était facile de s’y perdre…Mais au moins, en tant qu’héritière des légendaires Dragonnier, elle ne risquait pas de subir les assauts des puissants dragon de la zone, ce qui était déjà un bon point pour la jeune chevalière noire. Lorsque Béryl lui demanda si elle voulait bien l’accompagner, Sophia se contenta d’abord de deux paroles…

« Death Deal ! »

Enfin, la belle se décida à faire face à l’incarnée, lui montrant ses courbes harmonieuse. La guerrière maléfique affichait en effet un physique agréable et parfaitement assumé, mais cela n’avait rien d’intéressant pour notre jeune fanatique. Elle put néanmoins décelé une marque dans le coup de cette dernière. Le chiffre quatre en lettre romaine y était tatouer…

« Cette traversé ne sera pas de tout repos, descendante des dragonnier et héritière de la calamité des cieux. Mais si vous consentez à me sacrifier tout les gain pécuniaire de cette dernière, alors je vous accompagnerai jusqu'à votre maîtresse… »

Voilà donc en quoi consister ses marché de la mort. Sophia la semait partout ou elle allait aux services de personne puissante mais en échange, ses dernières devait lui sacrifier un gain monétaire assez intéressant pour qu’elle daigne utiliser sa lame maudite…Béryl avait maintenant le choix : accepter son offre et partir tout de suite ou refuser et essayer de trouver seule sa mère, ce qui serait bien plus difficile…

*La divinité se trouvait ici, méditant au coeur de la thermosphère de Gaïa, malgré la très faible présence d''oxygène et l'exposition accrue aux rayons ultraviolets venant directement frapper la position de Nemesis. Mais ce dernier demeurait impassible et inébranlable. Il poussait sa concentration à son paroxysme, afin de localiser les êtres les plus à même à l'assister dans sa quête de rétorsion envers l'humanité. Il capta ainsi à quelques lieues la présence de 2 esprits pouvant potentiellement s'avérer aptes et enclin à se joindre à lui. Sans atermoiemenent, il se dirigea vers le Nord, vers un petit village reclus et isolé au milieu des vastes étendues de plaine enneigée, petite bourgade que l'on appelait Icicle.

Il ne lui fallut que quelques minutes à peine afin de se rendre sur les lieux. Ses fines paupières se replièrent, avant qu'il ne rouvre ses yeux, cèdant ainsi la place à une pupille polychromatique et nébuleuse, dont les carnations tourbillonantes étaient en perpétuelles mutations, oscillant entre toutes sortes de nuances, et dont l'éclat pouvait causer la cécité et la commotion spirituelle des impudents ayant l'arrogance de croiser son regard souverain. Dès lors, il était en mesure de confondre et d'identifier les personnes qu'il recherchait, et d'évaluer avec précision leur position exacte.

La divinité se déplaçait en direction des 2 individus qu'elle avait préalablement repérée. L'obscurité ne venait en rien rendre sa tâche plus ardue, ni son désir latent d'annihiler tous ces vulgaires êtres humains qui se trouvaient sur son chemin, bien que la nuit limitait le nombre de victimes en puissance dans les ruelles d'Icicle. Rapidement, après avoir parcouru quelques encablures et en approchant de la sortie du village, Nemesis arriva dans un secteur bien moins fréquenté. Il recouvra alors une vision plus conventionnelle, et put apprécier face à sa personne, la présence du pourquoi de sa venue. Il s'avança de quelques pas en direction des 2 jeunes femmes.

La lune blafarde illuminait son visage, toujours si placide. Sa quiétude était telle qu'il semblait avoir atteint l'ataraxie. Une nuée neigeuse de fine poudreuse dansait et virevoltait autour de lui, sous forme de délicats flocons pulvérisés et sublimés, tel l'embrun des vagues se brisant sur les rochers. Il psalmodia alors quelques palabres à l'intention des jeunes demoiselles, sur un ton suave et légèrement teinté de dédain.*

Nemesis : "Je vous ai trouvé... Oui, cela ne fait plus aucun doute à présent, je vous ai trouvé... Je ne suis autre que le sérenissime Nemesis, fils de Nyx et d'Erèbe, divinité parmi les divinités, et Monarque suprême du Royaume d'Alagar. Et vous me voyez dorénavant animé par l'extrême conviction que vous oeuvrerez à l'accomplissement de ma divine volonté."

*Nemesis marqua alors une pause dans son discours, sans que son visage de trahisse la moindre modification d'un quelconque de ses traits. La divinité se concentrait à nouveau, afin cette fois-ci de se projeter dans les esprits de ses vis-à-vis. Puis il reprit la parole.*

Nemesis : "Eiridys, tu aimes ta mère n'est-ce pas ? Tu dois admirer Jenova. Je te comprends tout à fait, ta mère est un être exceptionnel et des plus respectables. Il se peut que je puisse disposer du pouvoir nécessaire afin de concrétiser les desseins de ta génitrice. Pour cela, il te suffit de te joindre à moi... En effet, en agissant à mes côtés, tu contribueras à la réussite de ta mère. La servir est certes un immense honneur et une satisfaction personnelle pour toi, mais me servir sera un privilège exceptionnel encore plus important, et je peux t'offrir le pouvoir, t'élever à un rang bien supérieur à celui de simple laquais... Quant à toi Alexandra, il te suffit de me suivre, et ta fortune est faite. Tu deviendras encore plus riche que Rufus Shinra lui-même, et tu connaitras la gloire et le pouvoir."

Le vent soufflait bien trop fort pour que quiconque pût entendre le bruit des gravats, à quelques mètres de la scène où les trois protagonistes s'agitaient plus ou moins joyeusement. Et puis, si gravait il y avait, la neige était là pour étouffer et couvrir les sons de la meilleure manière qui fût. La neige s'était engouffrée sous les vêtements noirs de Twiggy. Elle s'en était recouverte peu de temps avant son entrée en scène. Si certains aimaient se montrer sous la plus belle lumière imaginable, Twiggy préférait la discrétion. Tout son corps n'était que Blanc, un blanc parfait, et s'il ne l'était pas, il était au moins en accord avec le blanc de la neige qu'elle foulait de ses pieds. Plus d'oreilles, plus de cheveux, plus de bouche. Seuls deux yeux dont les veines demeuraient inabordables, et les pupilles de cette même blancheur qu'elle semblait être. Aucun ongle, aucun doigts, une sorte de corps compact. A moins d'avoir une ouïe capable de percevoir les battements de son cœur à moitié robotisé, sentir sa présence n'était chose possible. Pour la bonne raison que rien ne se dégageait d'elle. Pas la moindre émotion. Le vide total.

Si l'appel - involontaire - de sa mère l'avait guidée sur ce chemin, ces nouvelles présences l'avaient influencée quant au choix de ses priorités. Et puis, puisqu'elle n'avait pas à faire un quelconque détour, elle ne s'était pas privée de la petite fête qui se déroulait là. L'une des personnes dégageait la même sensation que sa Mère avait à lui offrir. Twiggy ne savait d'où cela provenait. Elle comprenait que l'appel passait outre ses capacités à réfléchir, elle comprenait qu'être lucide en de telles circonstances n'était qu'Utopie. Etait-elle effrayée ? Certainement pas. Enjouée, excitée, non plus. Les sentiments lui étaient étrangers, ce qui la destabilisait d'autant plus. Elle ne savait le pourquoi de sa venue. Elle n'avait même pas reçu d'ordre, juste suivi une pensée.

Là, elle était trop loin du petit comité pour entendre ou voir quoi que ce soit. La brume troublait son regard, le vent rendait son ouïe inopérante. Alors, encore une fois, sa forme changea. D'abord, elle se déshabilla entièrement, puis elle prit la forme d'un Serpent d'assez grande taille. N'oublions pas qu'elle pouvait changer l'aspect extérieur de son corps, à la seule condition de ne pas bousculer les organes qui la faisaient " vivre ". La voilà donc en Zolom de Midgar, taille réduite, et de couleur blanche, bien évidemment. Elle rampa dans la neige, sans bruit, jusqu'à arriver assez prêt des autres pour jouir de tout ce qu'elle pourrait apprendre. La couche de neige était assez épaisse pour qu'elle s'introduisît en son sein sans révéler sa présence. Une galerie sera donc faite, et une fois arrivée à destination, seuls deux yeux agitèrent la surface de la neige, des yeux imperceptibles, toujours. Le bilan était de mise.

Il y avait là une femme aux allures vives et explosives. Une gamine en mal d'action, d'après Twiggy. Celle qui exigeait le moins d'attention, pour sûr. A ses côtés, une autre femme. Celle qui l'avait faite douter quant à l'itinéraire qu'elle devait prendre. Là encore, elle prit soin de noter chaque détail physique qu'il y avait à noter. Peut-être que cela saurait se montrer utile à l'avenir. Mais le dernier...

C'était, tout comme elle, un invité qui s'était lui-même imposé. Juste avant que Twiggy n'arrivât. Elégance suprême et sublime, jamais encore l'Espionne n'avait eu l'occasion d'admirer un tel personnage. De sa position, elle ne voyait que son profil, mais déjà de là, les traits du Dieu lui paraissaient venir d'un endroit où la Perfection ne serait que banalité, un simple palier que certains pouvaient franchir. Elle n'était en rien sensible à la prestance de Nemesis, seule sa beauté physique lui semblait irréelle.

Ce qu'elle voyait pour le moment ne l'intimait à aucune action. Elle allait se contenter de rester spectatrice, d'écouter les voix, de détailler les corps. Si la conversation devait être intéressante, elle resterait. Le cas échéant, elle poursuivrait sa route.

L'heure était venue de se complaire dans un silence absolu, une immobilité parfaite. Elle se débrouilla pour contenir ses pulsations cardiaques. Elle avait été conçue avec cette faculté, aussi. Au cas où elle serait soumise à un détecteur de mensonge. Son Créateur n'avait laissé aucune piste, aucune faille. Et les yeux de son œuvre ne laisseraient aucun répit aux trois. Chaque détail sera enregistré dans son cerveau robotisé, aucune miette ne sera ignorée.

Masque aux liserés berceurs couvant un minois imbu de scélératesse que ciselaient de frivoles arabesques. Esprit vilipendé de perfidie que nul ne soupçonnerait face à cette matoise angélophanie façonnée en cette effigie de cire. Levantines nocturnes s’ébrouant avec fièvre au-dessus de leur âme sabordée de fiel et de rosserie … Les sombres heures s’écoulaient sans que la Jouvencelle ne feignît d’entrouvrir les pétales chryséléphantins, flavescente parure enluminant un visage cerclé de roguerie, déserté de toute tiédeur. Les prunelles serpentines roulèrent en leur pâle écrin tandis que l’Etrangère s’émouvait d’une vivace saltation, daignant enfin s’offrir à la vue de l’Incarnée. Peu lui importait la vénusté de ses courbes, des figures noirâtres encrées sur le grain de sa peau, seul subsistait le désir de s’aliéner à l’avilissement, de s’ébattre dans l’impudence pour enfin s’échouer face à l’Idole tant chérie. Les cupides palabres du Belliciste éveillèrent les sens de la Bambine navrée par l’homélie languissante des algides nuées poudrant l’éther en cette nuitée dantesque. En écho à ses fabulations, un ris limpide, insolent carillon, éberluera la face livide et morne de la Démente.

De l’argent ! Mère n’a nul besoin de vulgaires pièces de métal pour assurer ses desseins ! Impudente … Oser quémander de l’argent à l’être le plus puissant que votre misérable Terre ai jamais connu … Si ton besoin d’argent est à ce point insatiable, tu n’auras qu’à dépouiller les cadavres que nous laisseront sur notre passage.

Vénéfice giclant telle le venin d’un céraste d’entre les lèvres poupardes, le souffle tantôt suave et mécène, ne fut guère plus en cet instant qu’une escarre effroyablement luciférienne, reflet vain de tout vestige de douceur. La Vestale dansait telle une plèvre évidée d’humanité sous les yeux de l’Etrangère. Aurait-elle été meilleure si le Destin avait daigné lui offrir ce que les mortels nommaient avec hérésie une « âme » ?
D’une dérobade éolienne, les doigts effilés vinrent se crisper sur la mortifère pertuisane pour qu’enfin les flancs de la Matrice libérassent l’âpre cuspide. D’un pivot de talons, la silhouette charbonneuse virevolta, déliée et légère, avant qu’elle ne se figeât face au Démiurge s’érigeant avec inertie sous les prunelles effarouchées de l’Infante. Le minois se para d’une moue désarmante, altérée par l’algide borée si bien que les sillons galvaudés d’un rictus malévole s’apaisèrent mollement, appréciant la diaphanéité de cette truculente théophanie. Les foulées de l’Enfant saupoudrèrent d’albes saillies son propre sillage alors qu’elle glissait, la Vénéneuse telle une péliade vers le fruit de ses versatiles pensées. De folles litanies bigarrèrent les nues de sa psyché, et le schème d’un sourire mielleux récusa le Sire en ses mendacités célestes. Bien malgré elle, la Bambine se fustigeait de mirer tant de grâce que cette lovelace Déité éployait en de fastes volutes autour de sa personne.

Je n’obéis qu’aux instances de Mère, nul autre qu’elle n’a d’influence sur mes actes, pas même une Divinité aussi omnipotente soit-elle. Si je dois me joindre à vous, c’est à Mère de le décider.

Siffla-t-elle avec véhémence en réponse aux doléances de l’Eternel. Ses iris se fardaient d’un éclat reptilien, dessinant deux fentes aiguisées aux ondes péridot. La peau sinople palpitait alors d’une tiédeur augurale, le vermeil en sa folle débâcle bouillonnait avec âpreté en ces mièvres galbes. Ce fut comme si la Donzelle s’évaporait en des chimères évanescentes, en une transe replète et psychosée qu’elle seule embrassait de ses bras blandices.

Elle-Elle arrive ! Bientôt … Tout de suite ! Mère est là ! Oh Mère …

Ces futiles palabres expirèrent, miroir de la Fanatique en pleine hérésie que seul son esprit biaisé pouvait entendre. L’Autre … La Sœur occultée par la bruine albescente … La Créature qu’Eiridys lorgnait imperceptiblement … Ressentait-elle cette fièvre ? Cette cynique ardeur braisillant les entrailles de la Vestale, lui lacérant les sens et l’esprit si bien qu’elle n’en demeurait que Marionnette, veule et tissée par cette cauteleuse Main Divine.

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Béryl faisait erreur sur un point : la jeune Alexandra ne venait pas de cette planète. Si Jenova était bien actuellement l’être le plus puissant de Gaïa, ce n’était pas « sa » planète, et la jeune femme a la crinière de feu se moquait éperdument de ce qui arriverait aux gens de se monde ! Elle avait besoin de leur fric ! Même pas pour elle-même…Elle avait besoin de cet argent pour son maître, le seigneur des enfers Mateus le corrompus, qui lui avait demandé de fouiller les mondes a la recherche de richesse. La belle qui avait toujours exécuté les ordres de son maître avec un zèle effrayant, avait cherché à exécuter également celui ci. Mais Béryl ne semblait pas comprendre cet état de fait. Comme tous les enfants de Jenova, elle ne pensait qu’au bien de sa mère, logique quand on avait pas d’âme…Mais elle semblait prête a lui laissé l’argent des cadavres de monstre rencontrer sur la route, c’était exactement ce que la jeune femme rechercher, haussant les épaules, elle affirma simplement

« Ce n’est pas parce que tu n’aime que ta mère que les autres le sont ! On ait quand même sur la même longueur d’onde puisque vous êtes prêtes a me laissé les gils des monstres et c’est exactement ce que je voulais ! Nous sommes donc en Death Deal ! Ne vous inquiétez pas, j’ai énormément de chose à vous offrir… »

Mais alors qu’elle allait partir vers le grand glacier, conduisant la belle a la lance vers son destin, la guerrière noire fut interrompue par l’intervention d’une chose qui avait une apparence humaine mais qui l’éblouissait ! Etait-ce un paladin ? Quelle horreur ! Sophia détester tous les gens de cette classe ! L’homme s’annonça comme une divinité suprême fils d’un homme proprement inconnu a la belle des ténèbres. Tout ceci ressemblait à une vaste blague, d’autant plus qu’avec son armure ridicule, cet homme passait vraiment pour un illuminé ! Lorsqu’il dit qu’il était venu pour que les jeunes femmes servent sa divine volonté, la jeune femme ne put s’empêcher d’éclater de rire avant de rétorquer

« Une volonté divine sortie de l’asile Alagar de Midgar ou le directeur Nyx est une personne complètement stupide qui t’a laissé t’échapper c’est ça hein ? »

Mais non, cet homme était tout à fait sérieux. La puissance qu’il dégageait amener d’ailleurs a reconsidéré son offre. D’autant plus qu’il lui offrait de devenir aussi riche que Rufus Shin Ra ! Le vice directeur de Shin Ra ne manquait pas d’argent, mais ce n’était pas encore assez pour Mateus qui voulait l’argent du président père. D’autant plus que la situation était en train de devenir explosive : En effet une autre présence se fit sentir ! Qu’était donc cette chose qui semblait porter la marque de SOLDIER ? La belle guerrière n’en savait rien, mais tout ceci commencer à ne pas lui plaire ! Elle n’aurait pas son Death Deal, c’était certain ! Maintenant, restait à réussir une sortie digne de ce nom…Les portails ténébreux feraient l’affaire ! Mais il fallait encore qu’on ne fasse pas attention à elle pour pouvoir fuir sans se faire repérer…Autant dire que c’était une mission quasiment impossible ! Heureusement pour notre belle, elle allait avoir une circonstance atténuante lui permettant de s’enfuir : Béryl venait semble t’il de perdre la raison en annonçant qu’elle allait venir…JENOVA allait t’elle se déplacer en personne ? Cette affaire commençait vraiment à sentir le roussit pour notre guerrière et il fallait partir, elle pouvait sentir la mako s’agitait en elle et les gènes de Jenova la perturber. Elle perdrait le contrôle d’elle-même si la calamité approchait trop d’elle, elle ne connaissait que trop son véritable pouvoir…Tendant son bras gauche vers l’arrière, elle ouvrit un portail ténébreux et dit simplement

« Bye les amis, je n’ai plus de temps a vous consacrez ! »

Courant dans son portail, ce dernier se referma derrière elle aussitôt, ne laissant aucune chance aux autres protagonistes de le suivre…

[voila je pense que vous n'avez plus besoin de moi ! Bon jeu !]

Glacier éternel parcourut de bourrasques frigorifiantes, lieu infernal à l’Humanité seyant parfaitement à la Réunion des porteurs du Génome Malin. Posté en haut d’une falaise depuis quelques instants il observait de son regard de jade les pérégrinations de cette assemblée maléfique. Le visage inexpressif, sa longue chevelure virevoltant sous le joug de la bise, l’Ange Déchu analysait la situation en contrebas. Mère ne tarderait pas à effectuer son apparition et tel un test, elle attendait probablement qu’il se décide à prendre l’initiative. Du moins cela semblait la réponse logique à leur séparation au sein du Cratère Nord, alors qu’ils avaient ensemble décidé de la marche à suivre.
Face à la Despote Déité se tenait une bien curieuse compagnie. Couarde Vénale, Valeureuse Draconique et Intrigante Espionne formait un contrastant mariage d’opinions et d’ambitions, bientôt délesté de la première qui choisit de rejoindre d’autres cieux. Finalement l’heure sonna où le Fanatique se mut en direction de la compagnie. Une sérénité sans bornes l’animait malgré le danger de la présente situation causée par la présence du Dieu. Eloge de la puissance de l’ancien Soldat, ses déplacements semblaient ne point être altérés par les propriétés physiques de la gravité. Ainsi il semblait user d’illusions, disparaissant pour recouvrer forme initiale plus loin. Béryl ou Twiggy ? Quelle serait la première des deux jeunes sœurs dont il ferait bénéficier sa bienveillance fraternelle avec laquelle il n’était guère usuel.
Jusque là masquant sa présence par l’emploi d’une capacité bien amusante, Twiggy put soudainement sentir à ses côtés la présence altière de l’Aîné à la chevelure opaline. Posant genou au sol, sa main se sépara un instant de la garde de Masamune, un sourire naissant fendant ses lèvres fines, laissant naître sur son minois d’ordinaire inexpressif une sensation de douceur.

Twiggy… Jeune sœur… est ce là une façon d’accueillir ton Aîné ? Pis encore, face à l’arrivée de Mère qui souhaitera apprécier la finesse de tes traits, le zolom est il la plus approprié des formes ?
Montre toi aux yeux de ta famille ma Sœur.

Bien que les paroles semblaient pleines de reproches, le ton posé de Sephiroth laissait transparaître un certain amusement mêlé au plaisir de découvrir un membre familial. Lentement la main séparer de l’étreinte de la lame vint se poser sur les écailles glaciales de la mutante familiale. Mais l’heure était à saluer de sa présence celle qui faisait l’œuvre des manipulations du Dieu. Ainsi, usant de ce déplacement peu commun, le Maître d’Arme arriva dans le dos de Béryl. Laissant sa main glisser jusque l’épaule de la frêle demoiselle, il murmura de doux mots avec la voix mielleuse de la fierté fraternelle.

Je suis heureux de te voir Béryl. Mère sera fière de toi ma jeune sœur. Ta détermination prouve ta valeur.

Puis Sephiroth se détourna de ses sœurs, marchant avec calme dans une direction vide d’Âme. Il la sentait, si proche de ce lieu que son éclatante personne illuminerait bientôt ce glacial lieu. Ainsi le Nihiliste posa à nouveau sur la garde de son Illustre Arme sa main, sa stature s’approchant de la perfection du Général intraitable et dénué de crainte, comme le prouvait son attitude dédaigneuse envers le Dieu qui n’avait bénéficié de ses mots ni même de son regard.

Mes sœurs, notre Génitrice arrive !
Bientôt la Réunion débutera, d’autres sont encore à trouver par delà ce Monde, nous nous y emploierons.
Béryl, Twiggy, admirez la venue de Mère.

Icicle. Les pentes vertigineuses que la brise rudoyait de sa bise féroce étaient sans arrêt côtoyé par la race humaine. Celle-ci éprouvait du plaisir en sillonnant les vallons enneigés, défiant la montagne par leurs ostentations mijaurées… Mais rares étaient les impétueux qui osaient s’aventurer contre le flanc du cratère nord. Aucun mot ne trahissait leur terreur, personne n’osait même en parler… L’éviter était devenu un réflexe, quelque chose de naturel qu’on ne prenait plus la peine d’expliquer.

Dans le maelstrom frigorifiant du haut de la montagne, deux silhouettes se dessinèrent peu à peu…

"Retournons sur les pistes ! Tu sais bien qu’on n’a pas le droit d’aller là. On est bien trop haut."

"Quoi tu as peur ?! J’y crois pas ! Miky est une poule mouillée ! Bouh, sérieux tu me fais honte."

"Wai bah je préfère être une poule mouillée en vie tu vois. Moi je redescends et je vais prévenir ta mère."

Puis le second glissa d’un bond sur une obliquité relativement raide pour disparaître subitement dans le brouillard et ne laisser de lui qu’un souvenir. L’adolescent resta planté là, fixant ses bâtons de ski dans le manteau d’ivoire en débarrassant ses lunettes d’hivers des quelques flocons qui y stationnaient.

"Mais quel enfoiré !!!! Tsss moi je vais leur montrer de ce dont je suis capable. Quelle bande de nul, avoir peur d’un simple rocher c’est…"

Un ignoble frisson transcenda sa chair des pieds à la tête alors qu’il tourna, fébrile, son visage à sa droite. Sur une crête affûtée montée de glace et de neige immaculée se tenait, avec l’immobilité la plus totale, une ombre humanoïde bafouée par le vent givré. C’était là, à moins d’un mètre de lui. Soudain, le béjaune se demanda pourquoi il était monté jusque là. Ses membres semblèrent échapper à tout contrôle tant ils furent secoués de spasmes épouvantables. Ses dents claquaient avec violence, ses yeux écarquillés ne quittaient plus cette forme horrifique et son corps refusait de bouger d’un centimètre. Pourtant elle n’avait rien d’inesthétique… les courbes asexuées étaient recouvertes d’une cape enténébrée sous un capuchon sévère qui dissimulait avec soin ce faciès… Mais ce que cet être dégageait était l’essence même de la malfaisance.

La Calamité se tenait près du paradeur figé de peur. Son regard observait l’horizon baigné de glace devant elle et malgré sa passivité apparente, elle observait minutieusement la scène qui se déroulait entre Sephiroth et les autres. Aucune peur n’animait ses gestes mais savourer sa renaissance était un loisir qu’elle s’octroyait avec un délicieux égoïsme. Dans quelques minutes ses enfants auraient l’infini plaisir de s’inféoder pour elle et la marche pour la destruction de l’humanité s’ensuivrait.

La Dame fut interrompue dans ses rêveries par l’odeur infecte d’un jeune homme qui la dévisageait depuis maintenant quelques minutes. Depuis bien longtemps elle l’avait perçut mais elle ne lui avait attaché aucune importance. Pourquoi cet imbécile ne s’était-il pas encore échappé en hurlant ? S’extirpant de sa catalepsie, Jenova tourna son masque platiné jusque vers la vermine tremblotante qui sentit son souffle coupé à cette vision.

"Hum… "

Brusquement le boutonneux décolla du sol, poussé à une vitesse fulgurante, quittant le parterre incolore pour disparaître dans une brume épaisse, son hurlement s’évanouissant peu à peu.
Le Fléau qu’était l’Alien ne possédait pas la nuance de pitié mais elle n’était pas non plus adepte du meurtre à petite échelle.

"Il est temps."

Une brumaille d’un blanc nébuleux se noua sous les pieds invisibles de la Destructrice de mondes avant de la draper dans son entièreté, disparaissant de la cime où elle s’était posée.
Quatre individus disposaient de la scène que la Dame avait observé de son sommet et Sephiroth fit bien son œuvre en les réunissant. Jenova distinguait parfaitement son Héritier face à Béryl, cette même jeune fille aux airs ingénus qu’elle avait sentit il y a quelques jours, mais aussi Twiggy… Un être qui avait apprit à se fondre dans le monde des humains avec habileté… Et lui qu’était-il donc… Que venait-il faire à Icicle auprès de sa progéniture ?
La Calamité des cieux s’affranchit de sa manteline de givre, laissant éclore les gables de son ombre aux vus de tous, tel un mirage se précisant dans le désert cuisant.

Bientôt chaque parcelle de son être se dévoila. Les étoffes veloutées bleu nuit paraient une taille moyenne et aérienne, de longues manches étaient jointes l’une à l’autre, occultant les menottes et les bras fins ; un capuchon bordé de soie pourpre et argentine gardait le minois soigneusement obombré sous un masque d’albâtre et les deux fentes noires de ses yeux ne laissaient fuser aucune lumière. Il était impossible de savoir ce qu’elle observait. Quelques filins de sa chevelure liliale s’échappaient du chaperon, dansant furtivement avant de se rasséréner.
La Matriarche resta ainsi pieusement immobile et silencieuse alors que même le vent cessait son insouciante sérénade, comme gelé d’effroi pendant qu’en bas des pistes on pouvait entendre résonner les ambulances.

[°o.] En route vers la Mère [.o°] Jenova10

*Le faciès de Nemesis demeurait toujours vierge de tout trouble apparent, flegme et placide. Il persistait dans son état de béatitude, en dépit de l'arrivée successive d'un certain nombre de créatures venant perturber son entretient avec les personnes initialement présentes. Ces éléments perturbateurs étaient au nombre de 3. Le 1er protagoniste à se présenter était une autre femelle du nom de Twiggy, et semblait tout de même disposer d'un bon-sens certain et d'un sang-froid développé. Elle se tenait à distance raisonnable en tant que spectatrice de la scène. Puis le 2ème fut cette fois-ci un mâle. Le fait des plus évidents que l'on remarquait avant toute chose le concernant, était sans conteste son aura exceptionnelle, considérablement plus intense que la plupart des êtres déjà dotés d'une puissance supérieure. Néanmoins, elle restait très largement insuffisante pour perturber l'auguste divinité, ne serait-ce que d'une once. Cet individu s'adressa ensuite à Beryl et Twiggy, qui s'avéraient être ses soeurs, sans porter son attention sur Nemesis. Au final, il dégageait malgré tout une certaine prestance. Ceci était d'ailleurs paradoxal avec son intervention finale. En effet, il annonça alors la venue du 3ème individu tel un héraut dévoué et convaincu, qui n'était autre que la dite Jenova, leur fameuse mère. L'aura de cette dernière était tout à fait comparable à celle de son fils. Pourtant, elle semblait avoir un ascendant certain sur lui, une emprise qui le réduisait au statut de simple valet au service de sa Matriarche.*

Nemesis : "N'est-ce pas risible..."

*L'Etre Suprême avait de ce fait ignoré la réponse de Beryl, qui après tout n'était qu'elle aussi le simple pion de sa mère, pour s'interesser de plus près à Jenova elle-même. Elle était arrivée sur Gaïa peu après le Ragnarok, poursuivant ainsi indirectement le combat des divinités contre les vulgaires humains. Ses objectifs prioritaires étaient tout à fait similaires à ceux de Nemesis, mais il pouvait percevoir en elle un intense désir d'indépendance et d'insoumission, qui le dispensèrent de paroles inutiles afin de tenter de la convaincre de se joindre à lui. Le sublime héritier d'Alagar n'avait cependant aucunement l'intention de l'attaquer d'une quelconque manière. En effet, il aurait été stupide de se priver d'alliés de leurs niveaux, bien qu'ils n'agiraient pas sous son égide. Nemesis commença alors à léviter légèrement, avant de discourir sur un ton emphatique mais slonnel.*

Nemesis : "Le monde doit être purgé de ces vils parasites. Oui, cette vermine humaine doit à présent disparaître... Jenova, tu le sais tout aussi bien que moi n'est-ce pas ? Alors... Sache que nous nous retrouverons. Ne me déçois pas je te prie..."

*Nemesis s'envola définitivement en pourfendant les cieux. Il amorça alors gracieusement des mouvements rotatoires circulaires, tourbillonant à une vitesse indicible et générant ainsi un effet d'aspiration et de convection exceptionnel. Les nuages les plus chargés commencèrent alors à se condenser et à s'agglomérer dans la spirale pour ainsi donner vie à un terrible orage local au dessus des derniers interlocuteurs de Nemesis, se mêlant au blizzard initialement présent... Puis la divinité disparut...*

L'observation de l'Inhumaine fut très vite récompensée. Celle qui lui ressemblait parlait, pleine de conviction, d'une certaine mère. Conviction était d'ailleurs un bien faible mot, puisque lorsque l'arrivée de ladite mère était mentionnée, Twiggy constatait un engouement manifeste, puisque Béryl extériorisait sans mal ses ressentiments.

De plus, le Serpent temporaire était lui aussi attiré par cette source d'énergie. Là, en haut. Le plus étrange était que, si Twiggy ne pouvait ressentir les auras ou tout autre chose de ce genre, elle ressentait une similitude avec son propre corps, comme si. Comme si ses cellules répondaient malgré elle, comme si se jeter vers ces deux nouveaux arrivants était une évidence. Alors, quoi ? Allait-elle rester lucide, ou...? Pour le moment, elle allait patienter, le regard porté sur l'horizon. Tout en écoutant ce qui se tramait juste au devant, même si l'intérêt n'était clairement pas au rendez-vous.

La femme dotée de la chevelure cendrée parlait pour ne rien dire. Si en premier lieu elle semblait intéressée par les offres de Béryl, elle s'en allait bientôt après avoir parlé d'un marché un peu douteux... Au cas où, la femme-serpent avait tout de même cherché à voir tous les détails apparents de son corps, lors de ses mouvements. Le meilleur restait à venir.

Là, l'une des deux présences qui avaient provoqué sa venue fit son apparition. Sa beauté physique fut le premier détail que Twiggy remarqua. L'Incarnée sentait l'attirance se faire de plus en plus ardemment, et se rendit vite compte que sa technique de camouflage ne serait pas utile en toute circonstance - ou du moins, pas avec ses êtres qui semblaient tant lui ressembler. Les suggestions qui lui étaient faites ainsi que la caresse fraternelle ne lui faisaient ni chaud ni froid. A l'approche de son frère, elle avait simplement tourné la tête vers lui, pour contempler de près cette beauté quasiment parfaite. Peut-être était-ce la première fois qu'elle regardait un être sans chercher à analyser chaque détail. Et lorsqu'elle s'en rendit compte, elle se retrouva perturbée. Pourquoi donc, cette simple présence allait à l'encontre de ses manies, de son... Fonctionnement...? Et puis ces termes, " jeune sœur ", " Twiggy "... Quelle était cette histoire de soeur ? Peut-être était-ce là l'explication à cette inextricable attirance qui éveillait tant son intérêt. Lorsque son " nom " fut prononcé, elle se posait quelques questions, qu'elle garderait pour elle dans un premier temps.

Elle ne suivit pas la directive en ce qui concernait son apparence habituelle. Elle se redressera simplement, dévoilant son corps reptilien aux yeux de tous, quelques couleurs naissant sur ses écailles. Il entendait dire que la jeune excitée était aussi sa sœur. " Mère " fut prononcé derechef, les yeux du Zolom se dressèrent vers la présence qui restait trop éloignée pour en distinguer les galbes. Il était ensuite question de Réunion, et " d'autres ". Alors il y en avait d'autres. Mais d'autres quoi ? En quoi pouvait-elle avoir des frères, des sœurs ?

Sa patience fut enfin récompensée par la venue de ladite Mère. L'attirance fut encore pire, à tel point que Twiggy en perdit ses moyens. Sous sa peau, les os reprenaient forme initiale en même temps que ses muscles sans que l'Incarnée ne le veuille. Sa peau fut ainsi transpercée à plusieurs endroit mais elle ne s'en rendit même pas compte. La douleur, étant de plus chose dont elle n'était guère sensible, ne pouvait la pister sur l'horrible spectacle qu'elle imposait à tous. Et tous pouvaient arborer son ossature ainsi que les muscles qui la protégeait. En dehors de son corps reptilien. Un corps qui changea au bout de quelques secondes, malgré Twiggy là encore et... Peut-être était-ce encore pire.

Puisqu'elle ne contrôlait rien, c'était maintenant son corps d'origine qui se dressait devant vous. Des imperfections de partout, de la chair à vif, des veines imposantes... On notera l'absence de tout signe inutile ayant rapport avec le sexe. Aucun poil non plus, ni cil ni rien. Ses paupières semblaient logées sous ses arcades, ce qui lui donnait un regard effrayant.

Complètement perdue. Des secondes s'écoulèrent ainsi, jusqu'au déclic. Ses yeux se baissèrent soudainement sur sa propre laideur. Son visage fut parcouru de tics. C'était trop d'un coup, son corps était incontrôlable. Un pas en arrière, puis deux. La brume la masquait à nouveau, elle allait chercher ses vêtements. Se vêtir était maintenant la moindre des choses. De sa capuche, elle masqua ce qui lui servait de visage. Sa longue robe masquait chaque parcelle de sa peau, jusqu'à ses mains, puisqu'elle repliait ses bras dans ses manches.

Le temps de faire tout ceci, Nemesis avait parlé en faisant preuve de mégalomanie, avant de se retirer en usant d'artifices superflus.

Lorsque Twiggy revint, masquée de la tête au pied, elle ne disait mot, se contentant d'attendre et d'apprendre pour la suite. L'état actuel de son corps lui prouvait que sa place était auprès de ladite Mère, et si elle ne la saluait pas, c'était parce qu'elle trouvait la formalité inutile. D'ailleurs il était claire qu'elle allait rester muette à l'avenir, sauf lorsque des questions lui seraient posées, évidemment. Ses yeux, fixés sur Jenova. Le corps tremblant. Et le temps passe.

Ce fut comme si le monde tout entier cornait une sempiternelle ovation, cette même clameur s'extirpant des écueils lactescents que l'horizon peignait sous une bruine hiémale et qui vint ouater le cœur de la Donzelle avec diligence. Dévalant les nues de célestes foulées, le Frère tout à la fois jalousé et chéri vint à s’offrir aux prunelles serpentines de la Jouvencelle. Sa menotte frissonnait, non de froid, mais d’ivresse, celle-là même qui avive un être d’alacrité alors que son souhait le plus carissime se pare de breloques idéelles. Les finaudes pétales de chairs ondoyèrent en une douceâtre câlinerie le long des iris opalines, envoilant la scène qui dès lors poudrait l’éther d’effluves mièvres si tant est que la Béguine en éprouva quelques troubles. Son infime errance au gré des entrailles maternelles jalonnées de miasmes déliquescents avait apposé comme un filtre délétère sur ses œillades insipides. L’Enfant de la Calamité avait vu ces créatures, dès la genèse de son existence puis ici au sein de ce village rongé de cette fielleuse quiétude, et elles ne lui insufflaient qu’âcreté et bisbilles. Rien de ce qui se jouait sous les regards bilieux de l’Ovale albescent ne leur était familier … Rien. Juste d’impudents triviaux qu’un jour il faudra avilir, néantiser, en honneur aux schèmes de la Mère. Même ce Démiurge que la Donzelle feignait de mirer avec insolence alors qu’enfin les émeraudes lustrales se dénudaient de leurs cils oblongs.

Les flâneries en ses filandreuses pensées s’estompèrent mollement, comme repoussées avec douceur alors que Sa présence glissait immuablement vers la plèvre renoirée de la Fanatique. Et malgré les mignardises forcenées que lui intimait ses propres velléités, Eiridys ne put atténuer le friselis sillonnant la courbe chenue de son échine tandis que de ses doigts gandins, l’Instigateur flattait son épaule luisante d’une dolce chatterie. L’albe minois dodelina, les œillades persifleuses n’osaient pourtant mirer la vénusté de ses traits. Ni même une palabre n’embaumera les foulées légères de l’Éole. Le Dieu n’avait plus d’importance à ses yeux, la Demoiselle l’avait tout simplement, ignoré, oublié comme si cette fortuite rencontre ne s‘était point déroulée. Elle s’abreuvait avidement des lettrines apposées du sceau de Sephiroth, psalmodiant les prémices à l’angélophanie de Celle dont l’absence devenait de moins en moins supportable.

Jusqu’à ce le vœux se fardât de nuances palpables, l’humide pupille de l’Inhumaine vacillait, toute à sa Mère si bien qu’elle ne daigna affubler la métamorphose de sa Sœur ne serait-ce d’un seul regard. Si l’outrecuidance ne vernissait point l’âme de l’Ingénue, de pellucides perles pluvineraient sur le long de ses pommettes veloutées. Les chairs églantines bénissaient l’Idole de soupirs rassérénés et les torsades liliales coloraient de leurs moires versatiles l’étoffe charbonneuse envoilant les galbes juvéniles de la Donzelle. La Pertuisane se figeait, docile à l’égal de sa Maîtresse, celle-ci se muant d’un mutisme religieux, parfaitement quiète telle une effigie de cire.

Virevoltant dans les cieux assombris voguait les effluves neigeux de Dame Nature, abritant une réunion bien singulière. La progéniture de la Calamité venait, pour la première fois, d’établir le contact. Celui-ci mêlait de troubles sensations allant du respect voir même l’ivresse, mais également une légère défiance par l’envie de plaire à leur Génitrice, dont la venue n’était qu’une question de seconde suite à l’appel de l’Ange Déchu.
Et la requête ne se fit point attendre. Dans un maelström dont elle seule disposait du secret, la Calamité des Cieux fit son entrée en scène. Perfection Incarnée, tant par son allure que par son Psyché Divin, la Dame éclaboussait de son Incarnation la présente scène, reléguant au rang de simple figurant ses vis-à-vis.
Mais l’Immodeste sembla ne pas supporter sa relégation et, outrecuidant, il s’adressa à l’Originelle en des termes impropres à être entendue par la Délicate Personne. Ce sentiment de supériorité de cette espèce de Dieu provoqua sur le minois du Nihiliste une moue dédaigneuse. Il faudrait s’occuper du cas de cette entité en temps et en heure. Pour l’heure seule la Mère comptait.
Lentement, le Maître d’Arme observa ses cadets, un sourire impénétrable rivé sur les lèvres fines, tout dédain ayant désormais disparu de son Être alors que Nemesis avait quitté les lieux, laissant à leur retrouvaille la fratrie. Ce fut le dernier geste qu’il leur adressa, la présence de Jenova accaparant l’entièreté de son Âme. A pas de loup, le Nihiliste s’approcha alors de la Dame sur laquelle il avait posé son regard de jade. Quelques mètres encore et il s’agenouilla face à sa Génitrice, marquant la son respect et sa volonté d’œuvrer pour l’accomplissement des rêves de celle qui avait fait de lui cette Être de perfection.
L’avenir… il en était question et cette familiale réunification était l’occasion à chacun d’entendre la Divine volonté de la Calamité. Meurtre, Destruction en préambule à la Création d’un Nouveau Monde fait de perfection. Ainsi l’Ange de la Mort, par ses premiers échanges avec Jenova, avait saisi l’ampleur de l’Ambition Maternel, qu’il faisait sien à l’image, il n’en doutait point, de ses frères et sœurs. Ainsi les premières heures viseraient sans aucun doute à l’accomplissement des prémisses de l’ébauche d’une Nouvelle Ere, rimant obligatoirement avec la reprise des mains de la Shinra du vecteur originel de la Génitrice, mais surtout avec la destruction et le pillage, ce qui devrait charmer les plus jeunes des enfants.
Ainsi l’Être aux cheveux opalins brisa le sceau de ses lippes pour en laissé extirper des paroles à l’intention de sa Mère d’un ton doux et respectueux, mystique à l’habitude.

Vous voici Mère.
Nous, vos Enfants, sommes ici réunis par vous et pour vous. Vos desseins seront les nôtres et ceux du Monde que vous souhaitez créer.
Parlez et que votre volonté fasse échos dans nos Âmes.

Fanatiques, telles étaient les paroles de l’Ange Déchu, véritable Démon. Ainsi Sephiroth s’apprêtait à briser les cercles de l’Arbre de Vie, ramification terrestre du Flux Matriciel apportant la puissance à ce monde. Probablement la clé de la réussite se trouvait dans cet objectif bien complexe, mais que la Famille Mortifère pouvait accomplir pour devenir les nouvelles Déités de ce Monde.

Sur l’étrave de la scène carillonnait le silencieux entrefaite et depuis l’arrivée de la Matriarche quelques détails lui étaient parvenus, sinueux et pourtant clairs et concis.
D’abord ladite Divinité. Une beauté peu commune le caractérisait, tant que les nippes qu’arboraient son Etre. Sa prestance n’avait sans l’ombre d’un doute d’égal que sa puissance et pourtant ses mots exsudaient le mystère. Parasites ? Vermine humaine… Disparaître ? Un champ lexical aux savoureux atours et pourtant la terminaison de la tirade fut fort inattendue.

« Ne me déçois pas je te prie »

Le front de lis balla subrepticement et les fils argentins papillonnèrent avant de s’effondrer en secret au creux du cou grêle. Nul mobilité ne troubla la silhouette délétère, l’esprit promenant son insidieuse sagacité sur la nébuleuse signification de ce qui semblait être un avertissement. En substance, elle s’occuperait de cette incartade le jour ou ses plans hâtifs deviendraient secondaires.
En attendant, son attention toute particulière se campait sur ses progénitures.
Si l’une pouvait se targuer de posséder une joliesse peu commune, l’autre était sans conteste son extrême opposite. Les galbes disgraciés jaillissaient sur la peau déchirée, l’ossature et les muscles dardaient une dégaine couleuvrine et effrayante dans un manège monstrueux où les lignes indisciplinées remodelaient capricieusement la pauvre Créature.

Jenova lorgna l’exhibition involontaire de Twiggy puis son départ suivit de son retour. Habillée de pied en cap par une pèlerine opaque, chacune des parcelles de son derme immaculé était dès lors voilé. La Mère s’extirpa de son inertie statuaire et déploya ses pas sur le manteau enneigé et vaporeux, sa mante bleu nuit faseyant les flocons volages avant que sa marche ne prenne fin aux côtés de l’Incarné(«e» ?). Son regard enténébré fixait sans nul doute les perles dénuées de paupières puis une main dissimulée sous les lourdes manches dévoila sa peau fine et blafarde. Les doigts exsangues et effilés gravirent la cape et s’égarèrent sur la mâchoire osseuse de Twiggy et malgré la froideur évidente de l’Alien, ce geste, aussi insignifiant parut-il, se fit presque tendre. Ainsi cette dernière passa son pouce grêle sur son menton et le tira de manière à ce que le masque albe frôle le faciès éraillé de son Enfant et sans que sa seconde menotte n’œuvre, le capuchon qui dissimulait le minois de l’Inhumaine s’abattit sur ses épaules.

" Comme tu es belle… "

L’Amour d’une Mère est légendaire et la voix douce que distillait le masque impassible paru irréelle. A ce même instant la Calamité des Cieux tourna sa façade de nacre vers Beryl. Ces deux Etres avaient hérité des Octrois mirifiques de ses gênes si précieux et leurs capacités extraordinaires permettraient à l’Hostile d’engendrer la Fin de Gaia.
Troublant ses rêveries, l’Héritier vint à résipiscence aux pieds de sa Génitrice. Il était temps.

Les bras retombèrent le long du corps bisexué, les poings disparaissant dans les manches amples et bigarrées.

" C’est aujourd’hui que votre naissance prend tout son sens. Eiridys, Twiggy… Vos frères vous attendent. Quelques villes vous séparent d’eux mais votre devoir est de les acheminer jusqu’à moi. Nous vous attendrons à Midgar. "

Puis les volutes givrées et spumeuses emperlèrent les traits indistincts de la Marâtre qui se détourna de sa progéniture pour s’enfoncer dans le blizzard échevelée de la montagne au flanc éventré. En son sein grouillait une passion meurtrière. Là où l’Autolâtre se dirigeait à ce même instant, d’impitoyables esclandres allaient éclore et déjà ses veines battantes s’enivraient de cette ire fruste et inique, exquise Allégorie du Massacre.
Aujourd’hui le ciel serait rouge.