[¤] Eveil de l'indicible [¤]

Le sable … Poudre d’or ballottée par l’Eole alors que le lointain peint de sillons iridescents la débâcle de l’étoile rutilante. Sur le rivage vinrent mourir les vagues cérulées, rejets de l’onde impétueuse alors que bruissaient des susurrements étouffés, prémices à l’avènement de la nuitée. L’éphémère luminescence accouchait sur cette bande grêle et versatile une silhouette tréfilée et privée de vie. Seule une bruine argentine se mouvait avec fantaisie, cajolant l’orgueilleuse courbe de l’échine frissonnante qu’un souffle lent et régulier faisait onduler. Scène insolite que voici ! Les faisceaux d’albâtre délinéaient l’étoffe veloutée dont se parait la créature, façonnée dans une obsidienne des plus pure, lisse et reluisante. Réel cocon de douceur que les bras du délicieux Morphée. Mais, il ne lui fallait point se repaître de tant de tendresse …
Vint alors l’éveil de l’assoupie, bercée par l’homélie mielleuse de la risée, ses jambes glissèrent contre le sable, alors que les prunelles s’ouvrirent sur le Monde … Comme si ce fut la toute première fois. Les cils se cambrèrent effarouchés, les pupilles se figèrent : une salve crépitait dans cet écrin de vie, comme si la recherche d’un temps éperdu oeuvrait alors qu’elle tentait de nouer un lien avec l’Ether qui l’eut délaissée sur cette plage que nul ne semblait fouler.

Les fins doigts gantés de noir s’animèrent tout en s’enracinant dans le sable avec violence, convulsés par cette sève coulant à flots en ses membres languissants. Le minois se redressa avec supplice et les orbes de serpentine escaladèrent les pourtours d’une haste acerbe … Une hampe fuligineuse ciselée d’argent la lorgnait perfidement, comme invitant sa paume à s’y presser audacieusement. Ce fut ainsi au tour de son bras ivoirin de s’ébranler d’un frisson de vie, et fusant vers l’arme, la main encercla fermement le métal. En même temps, le regard se déroba sous ses paupières obombrées d’avilissement, comme si la Créature aspirait vainement toute trace de souvenirs en cette effigie de destruction. Rien ne lui vint … Hormis cet appel sanguinolent, une soif inaltérable de déchéance brûlait ses entrailles et targuant cette perfidie de la Nature de se soumettre à ses propres désirs.

« Alors … C’est ainsi … »

Premières palabres de l’infamie. Une Demoiselle à n’en point douter dont le profil sybarite s’allouait de traits séraphiques. L’insolent carillon s’écoula pour enfin mourir dans le mugissement des vagues. Une minute peut-être passa sans qu’elle n’effectue le moindre geste jusqu’à ce qu’un ris fugace, empli de toute l’aliénation d’un être rejeté par sa propre conscience, ne crève douloureusement l’harmonie errant en ces lieux. Ses genoux se replièrent alors qu’un turpide rictus tordait sa frimousse auparavant auréolée d’une mièvre niaiserie. Elle se redressa enfin de toute sa hauteur, sa senestre empoignant candidement l’outrageante lame de la géhenne. L’Odieuse balaya d’un revers de main badin le paysage effrontément romanesque que lui offrait la vision de ce rivage bercé par la Nuitée avant que d’outrecuidance, elle ne convole vers un sentier tracé par les vestiges du temps.
Un visage, puis un second s’éludait dans son esprit filandreux, allégorie de femme, portrait d’homme … Une gracieuse et frivole chevelure cristalline … La Mère et son Enfant … Qu’elle devait quêter sans relâche … Comme si ce fut sa propre existence enchaînée inéluctablement à la leur. Son front trémulait de frémissements que sa dextre s’efforçait d’apaiser, tandis que ses sourcils s’arquaient d’affliction.

« Mademoiselle ? Tout va bien ? Vous devriez vous asseoir, vous ne semblez … »

La vision lui fut toute autre : une femme tenant un bambin par la main que l’Hoplite mirait de ses iris contre lesquelles se nichait toute l’ineffable avanie du Malin. Une moue de mépris figea les traits de son minois, savourant d’une indicible délectation l’offrande que le Fatum lui accordait en cet instant pour le moins exquis. La suite n’en fut que plus véloce. Les doigts de la Demoiselle s’agrippèrent fatalement à la gorge de l’enfant, sous les yeux horrifiés de sa mère. La pression s’éternisa jusqu’à ce qu’un râle ne vînt bruir avec ivresse à l’ouïe de l’Acolyte muée d’un sourire psyché d’une pensée faisandée. L’enfant s’affala au sol sans que la mère ne saisisse l’ampleur du spectacle. Véloce et gracile, la belle enfant s’élança, pirouettant avec vertige aux abords de sa proie, jusqu’à ce qu’un pivot de talons n’entraînât la limbe effilée en sa chair.

« Tout va très bien, désormais. »

Murmura-t-elle d’une voix blanche, puis une fois son œuvre achevée, la lame s’extirpa entre les flancs de sa pâture. Plissant le tissu de ses lambeaux, l’Impétueuse égoutta le sang de l’assassine framée. Puis, comme si rien de tout cela ne s’était produit, la Bambine ébauchait sa voie par delà la lande, confrontée à une quête qu’elle s’intimait dès lors comme ultime : sa Mère.
Le minois dodelina enfin, embrasant la cambrure sélénienne de ses prunelles olivacées mues d’un sage épanchement à l’égard des balbutiements vivaces, genèse du serpentin de sa Destinée. L’orbe d’albâtre dévalait les nues indicibles, poudrant l’Impétueuse d’éclats mirliflores et satinées et révélant ainsi un reflet blafard aux galbes hyalins. Puis les fines phalanges arpentèrent l’algide limaille en une chatterie incantatoire jusqu’à ce qu’un linceul pellucide, défiant l’indigo même du Lifestream nimbât cette Ombrine vernissée d’occultes maléfices. La pique tournoya enfin, déchirant les flancs de l’Eole tandis que ses jambes fléchissaient d’une lenteur exagérée.

« Que les Cieux viennent en aide à l’Enfant injustement séparé de sa Mère … »

Sur cette île malaisée, source des flots de la métempsycose, le Béryl adjurait les créatures écailleuses à lui allouer subside. Afin que l’ave soit perçu par delà l’Ether triomphant, les limbes débondèrent en folioles braisillantes, messagères d’un appel émanant de cette Vestale.

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La fille de l’innommable venait d’implorer le ciel pour qu’il lui vienne en aide et ce dernier daigna donner grâce à ça requête. A travers les nuages blancs du ciel azur de Mideel se dessina bientôt une énorme silhouette parfaitement identifiable. Quelque chose d’effrayant et de gracieux a la fois, assurément puissant. Ses deux grandes ailes étaient fièrement déployer et battaient l’air d’un rythme régulier. Plus de doutes possibles, il s’agissait bien de ses créatures légendaires que les Cetras avait autrefois baptisé Dragon. JENOVA avait sut-il y a deux mille ans faire de certaine race de dragon ses alliées les plus précieux, notamment les terribles dragon noir de la région du Nord et l’observation du spécimen qui s’approchait à la vue de Beryl lui révélé qu’il s’agissait bien de l’une de ses créatures si craint autrefois et aujourd’hui pratiquement disparut sous l’effet de Shin Ra. Il avait du reconnaître l’odeur de sa maîtresse dans les cellules de Beryl, après tout, elle n’était qu’une copie de sa mère. Mais même ainsi, les dragons n’était pas du genre à se soumettre à la volonté d’une personne ainsi. Il fallait montrer patte blanche et prouver que l’on était digne de confiance pour qu’il accepte de vous porter la ou le vent l’emporte…La créature légendaire fit un piqué vers Beryl en hurlant quelque chose que seul les chevaliers du dragon confirmé était capable de comprendre. Le grand Richard Highwind, membre éminent de la résistance contre l’empire de Mateus dans de lointaine contrée, avait parfaitement sut comprendre les créatures légendaires et vivait en harmonie totale avec eux. Atteindre ce niveau demander une concentration parfaite et un respect de la nature bien supérieur a la normale. Notre incarnée en était t’elle capable ? Quoi qu’il en soit, le grand dragon ténébreux suspendit son piqué a quelque millimètre du visage de la jeune femme, semblant observé les pupilles vert émeraude de la belle. Puis il se posa lourdement sur le sol, dans une position debout typique des humains. Le regard fier, les pattes avant croiser sur le torse, il toisait la belle incarnée tel un seigneur de guerre. Ce n’était pas un duel ordinaire, mais bien une soumission, chacun voulait devenir le maître de l’autre. Mais alors que le combat semblait commencer, une voie se fit entendre de la forêt se trouvant derrière le rivage.

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« Vous êtes parvenue à faire entendre votre appel…Mais pourrez vous commander aux créatures légendaires ? Les personnes incapables de se faire comprendre par eux sans faire usage de leur lance ne sont pas dignes de possédé le titre de chevalier du dragon… »

C’était une voie féminine, mais particulièrement puissante. Le genre de voie que l’on ne voulait contredire pour rien au monde. La jeune femme qui l’avait prononcer était accompagnée d’un dragon légendaire, le genre d’espèce que l’on ne trouvait que sur les pentes escarpées des montagnes de Trabia, sur une lointaine planète inconnue de la jeune femme aux yeux MAKO. Brune, elle avait masqué le vas de son visage et portait plus une tenue d’enchanteresse que de chevalier du dragon. Mais a vrai dire, rien dans les tenues ne prédisposait à devenir un adepte de cet art. Tout était une question de communication, et c’était probablement la leçon que la jeune femme essayer de donner à la belle incarnée. Elle avait très probablement assister au massacre de la famille mais n’avait pas réagit, quelque chose dans ses yeux semblait même montré une lueur de cruauté et de sadisme, comme si l’idée de voir Beryl malmenée par le dragon ténébreux lui procurait un intense plaisir. Chacun de ses mouvements était gracieux, mais ils portaient en eux la marque de la mort…

Un écho se fit exhumer, bigarrant les nues d’une transe plénière et éthéréenne, comme marivaudant le long des pans obombrés que sillonnaient les miasmes nivéens. La fielleuse bambine sarclait entre ses paumées moirées le psaume alloué à la chimère des hauteurs célestes, prémices à l’esquisse de l’élytre filandreuse et puissante de la Créature, égérie se parant de milles cantilènes. S’éperdant par delà la mièvre borée, démiurge de géhenne, la Créature sa cabra en une vrille pour enfin émouvoir les voiles enténébrés de la perle sélénite telle une alfange perçant la chair avec délectation. Et l’Odieuse … Dont le minois figé en une coite contemplation n’éludait qu’un calme alcyonien, errant vers l’insolence splendide et ineffable.
Toute façonnée de superbe, elle ne se mut point, laissant ses édifiantes prunelles de béryl s’écouler le long des traits anguleux de cette bête archéenne. Engeance du giron vaporeux de celle que l’on nommait la Calamité des Cieux, Eiridys n’en demeurait pas moins Chevalier du Dragon, persiflant les rites et adages de sa pertuisane vermillonne.

Vint s’immiscer en cette joute spirituelle, une bien insolite angélophanie dont l’alchimie troubla le recueil de l’Epigone. Avant cela, une voix prenait forme dans les méandres sinueux de sa pensée, un prélude au prône qu’allait lui intimer ce mirifique avatar d’une destinée apposée au joug de la volonté. Les iris tréfilés s’aiguisèrent, tandis que les pupilles vivaces et démentes escaladaient avec hérésie la purpurine levantine qu’arborait pudiquement le faciès de la Sibylle.

« Mon bras n’est rien sans cette lance, tout comme mon âme n’est que le reflet du néant tant que je reste éloignée d’Elle. Cependant, je ne saurais vous témoigner une quelconque explication à cela. Je me sens malgré moi proche de cette créature … Pourtant, je ne suis qu’un nouveau-né, ignorante et vulnérable, dénuée du savoir … De votre savoir. »

Insolent carillon grelottant à l’ouïe de l’Apparition en une homélie mêlant une suavité ensorcelante et l’apprêté nécrosée de la Fatalité. Toutes deux semblaient s’ébattre au creux d’un gouffre d’obscurantisme, ne vivant que part et pour le chaos. Le visage de l’Incarnée scinda les airs, mirant le Dragon qui surplombait alors l’ombrine Courtisane.

« Je ne suis pas stupide, j’ai besoin de vos lumières et donc de votre enseignement si je désire faire « honneur » à ce qui est mon essence. Je serais ainsi votre initiée si c’est ce qui doit être fait. Un chevalier dragon peut manier une lance aussi longtemps qu’il le souhaite … Sans la maîtrise de son art, il ne vaut guère plus qu’un vulgaire trivial. »

Palabres murmurées en un soupir et qui vint expirer sur les lippes charnues et cinabrines de la Demoiselle en une valse épousant sagesse et subtilité. Cette pâle copie de la Calamité lorgnait les deux cadavres, vestiges de son délire chamarré alors que sur ses éclanches s’ébrouaient avec effervescence d’albugineuses torsades, psychés d’onirisme desquelles s’épanchait l’effluence sépulcrale.

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La jeune enchanteresse ferma les yeux quelques secondes comme pour mesurer et comprendre chacune des paroles de l’incarnée qui lui faisait face. Elle montrait d’ailleurs qu’elle n’était point stupide, chose qui n’était pas évidente pour un individu normalement constituer après le massacre qu’elle venait de commettre. Mais pour la femme qui faisait face à la fille de l’impur, tué était une qualité qu’il fallait à tout prix développer pour survivre. Donc les massacres n’était pas du genre à l’émouvoir, et encore moins la faire fuir. L’expression nouveau-née éveilla une certaine curiosité dans l’esprit de la jeune femme. En effet, la belle incarnée n’avait pas du tout l’apparence d’un poupon, savait parfaitement s’exprimer et de plus possédé une lance. Ce pourrait t’il qu’elle ne soit qu’un reflet de ce que les gens d’ici appeler Life Stream ? Depuis qu’elle vivait dans les environs de Mideel, la maîtresse dragonnier entendait énormément parler de cette chose qui semblait perturbé le rythme de vie de cette petite bourgade tranquille. Lorsque les villageois l’évoquer, c’était avec un mélange de crainte et de respect qui fascinait la jolie brune. Avait t’elle affaire à une personnification de ce Life Stream ? Et qu’elle était donc la personne visé par le « Elle » lorsque la jeune femme parlait de son âme ? Ne venant pas de Gaïa, ses questions restaient sans réponse pour la jeune femme au visage masqué, mais elle n’en perdait pas pour autant son assurance. Elle avait rouvert ses yeux, offrant une vue plus sereine et non plus sadique comme elle l’avait fait quelque seconde avant. Elle donna une petite tape sur le museau de son dragon légendaire et avança de quelque pas vers Beryl, mais toujours a une distance de respect pour ne pas troubler le moment de tensions avec le dragon ténébreux.

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« Vous êtes bien grande pour un nouveau-née. La nature aurait t’elle dans sa grande sagesse décider de vous épargnez l’innocence de l’enfance pour l’enfer de l’âge adulte ? Soit…Cette épreuve sera donc votre premier défi. Ce magnifique dragon est venu de très loin dans la direction du nord pour répondre à votre appel, signe que votre cœur de dragon, placé à droite sur votre corps, est très puissant. Vous devez simplement apprendre à le contrôlé. La première étape consiste à parler leur langage. Il est impossible d’établir réellement une relation de dominant à dominer avec un dragon comme un humain le ferait avec un vulgaire canidé. Vous devez le traiter d’égal à égal. C’est votre seule chance de vos faire respecter par lui et qu’il daigne vous offrir sont dos pour une balade dans les airs vers la destinations de votre choix. »

Elle avait essayé de l’éclairer quelque peu, mais c’était également a Beryl de découvrir par elle-même comment apprivoiser la créature qu’elle venait de conjurer. En outre, loin de son monde, l’enchanteresse était priver des pendentifs du dragon, objet qu’elle confiait à ses élèves qui leur permettaient de développer leur pouvoir plus rapidement. Ici, elle devrait forcer sa nouvelle élève a développé seule son cœur de dragon pour parvenir à imposé sa volonté au grand dragon du Nord. Ce dernier n’avait pas bougé de sa position, il restait fier mais semblait veillez à ce que l’enchanteresse ne s’approche pas trop de lui, il semblait la traiter avec de la crainte mêlée a du respect…

Nûment fardée telle les effigies de cire à l’éminence falote, reliquats d’une vénusté étiolée que la frimousse frelatée dépeignait cyniquement, comme si la vulgaire vision de cet psyché dépravé ne reflétait que des souvenirs fallacieux, guindés au point de se tarir au gré des aléas du temps. L’Enchanteresse nuait de sagaces palabres les brisées d’un sentier s’éperdant sous les bottes jalousement mégissées de l’impétueuse Enfant, cette dernière lui cédant une oreille zélée sans déjouer l’insondable bride se tressant en son être profond, unissant son cœur à celui de la Guivre.
L’initiation se perpétuait alors, il le fallait si la Belle désirait joindre la Mère. L’Odieuse n’ébaucha le moindre geste alors que la Sibylle glissait vers la silhouette noirâtre, bien qu’elle pût humer ces embruns fallacieux et turpidement enivrant que distillaient avec innocence ses pourprines soieries.

« Je suis née telle que vous me voyez. Je ne sais pas ce qu’est l’enfance … Et honnêtement, je n’éprouve nul désir à connaître le goût de l’innocence. »

Lippes vermeilles se mouvant afin que fussent déversées en ritournelle badine ces palabres, perlant de l’or d’un calice tel un élixir mielleux. La Bambine martelait le silence de sa propre âcreté et balbutiant ce que l’ignorance lui intimait, ses pulsions s’inspiraient alors de son instinct de prédatrice. L’insatiable Spadassine veillait à s’immerger dans les sources brûlantes et crépitantes du pouvoir, assoiffée d’acquérir toujours plus alors que son cœur ne palpitait que depuis peu. Et pour cela, il lui fallait s’approprier l’idiome des Dragons … Tâche hardie aux yeux de vulgaires vilains, pour la Demoiselle, il s’agissait de s’élever au rang de ces créatures auréolées de mystères.

« Egal à égal ? Fort bien. La moindre des choses serait de me présenter. Je me nomme Eiridys. »

Les paupières s’étiolèrent telles deux pétales rosâtres sur les iris de béryl alors que le nom fusait d’entre ses lèvres à la pulpe pointant les astres avec outrecuidance. Une infime « chose » que le nom … Il lui fut parvenu, tel un chant déferlant des hauteurs abyssales afin d’apposer ces infimes lettrines à l’essence de cette versatile Courtisane.

« Néanmoins, je préfèrerais que l’on me surnomme Béryl. »

Cette fantaisie s’allouait d’un charme sublimé grâce aux prunelles olivâtres de l’Enfant. Cessant de se dérober aux oeillades, elles se dénudèrent enfin pour s’offrir à leurs jumelles d’obsidienne. Ses paroles n’étaient que respect et humilité, jusqu’à ce que le feu du regard ne s’éploie tel un finaud oxymore propre à l’Odieuse, moule enchâssé d’émeraudes, dessinant les spirales lovelaces d’une insolente perfidie. Elle n’alla cependant point pousser la théâtralité à son comble en effectuant quelques courbettes malhabiles, non. L’enjeu était tout autre, et nulles fioritures superflues et capricieuses ne pouvaient se permettre de s’immiscer entre eux deux.
Les galbes luisants et enténébrés vinrent à s’assouplir et laissant ses menottes gantées cajoler ses hanches d’une chatterie suffisante, l’Incarnée délinéa les pourtours puissants de la Bête. Ses intentions se muaient avec opiniâtreté, et pourtant quelque chose en son sien ne reflétait point d’humanité. Vestale et futile marionnette d’albâtre, l’Impétueuse néantisait ses actes de râles matois, et les relents du cuir n’attisaient que la plus vile des noirceurs.

«Dragon … Je n’ai que l’enveloppe que m’a allouée à la naissance. Je ne suis qu’os, chair, et sang et je n’ai ni ta force, ni ton pouvoir. Je n’ai qu’une lance, et mon ambition. Mais comprends que je ne suis qu’un avatar d’une puissance mille fois supérieure à ce que vous avez pu surprendre il y a peu. Et Elle a besoin de moi, sinon pourquoi serais-je ici ? Tu as répondu à mon appel … Ce qui veut dire que je suis sur la bonne voie … »

Harangue jointe à la suavité tiède et malsaine d’une voix ensorcelante, transfigurant avec hargne à ce minois dénué de chaleur. Seules ses lippes se pinçaient en un rictus abhorré alors qu’Eiridys mirait de ses prunelles dont les sillons fumés obombraient ses impudentes œillades.

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Venant d’un pays distant de plusieurs année lumière de celui ci par rapport à l’espace, l’enchanteresse ne pouvait en connaître tout les eusses et coutumes. Ainsi, elle pouvait facilement apprendre en observant et écoutant toutes les informations parvenant à ses différents sens. Bien sur, comme tout le monde, elle était capable d’utiliser ses cinq sens, c’est à dire l’odorat, le toucher, la vue, le goût et l’ouie, mais également un sixième sens qui lui permettait de ressentir tous les dragons qui s’approcherait à proximité d’elle. Ici, elle était sure que personne ne viendrait perturber ce duel, ce qui était une bonne chose, car elle pourrait se permettre de ne pas intervenir dedans d’une manière directe. La jeune femme lui expliquât qu’elle ne connaissait pas l’enfance, mais, mieux que ceci, elle ne voulait pas connaître le goût de l’innocence. Ceci était révélateur du caractère du nouveau-né que la grande dame nature avait placé sur son chemin. L’enchanteresse esquissa un sourire qui était invisible à cause du tissu violet recouvrant le bas de son visage. Mais elle semblait vouloir bannir toute pensée de son esprit qui aurait put la perturber et ainsi fausser le duel entre Beryl et le grand dragon noir. La jeune femme se présenta suite aux remarques effectuer par le grand maître. Ce fut quelque chose de surprenant. Elle précisa un nom avant de dire qu’elle voulait être nommée par un autre. Cette manière de ce donné un nom de couleur… La belle enchanteresse avait capté des dragons de la terre quelque rumeur concernant des humains se donnant des noms de code de couleur enfoui sur terre, mais il semblait détester cette « mère » que l’a bambine vénérer. Que cette femme fasse parti de l’un ou de l’autre camp n’avait finalement que peu d’importance ! L’essentiel dans l’esprit de la jeune femme était qu’elle parvienne à communiqué avec le grand dragon.

La jeune femme reprit de plus belle expliquant qu’elle n’était qu’une enveloppe charnelle représentant un pouvoir bien plus grand que celui qu’elle détenait actuellement. Cette fameuse mère dont elle avait parlé devait développer une puissance assez forte pour arriver à être vénérer à ce point. Finalement, le temps pour le dragon de prendre la parole était venue. Poussant des hurlements assez stridents, cette voie forte et majestueuse en aurait impressionné plus d’un, mais pour un chevalier du dragon même novice, il s’agissait ici de quelque chose de fascinant. Par contre, chose beaucoup plus étonnante, l’enchanteresse prit la parole pour lui répondre sur le même ton ! Elle dit ensuite a Beryl

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« Il c’est déplacer car il vous a prit pour cette puissance dont vous êtes l’avatar. Mais il dit que votre patronyme est une surprise. Les noms de couleurs semblent associer à des ennemis de votre maîtresse…Quoi qu’il en soit, il accepte de vous emmenez la rejoindre car il reconnaît en vous la marque de celle que vous chérissez. »

Clabauderie amère qui claquait telle une vorace étrivière de vélin, l’air vrombissait alors en une emphase augurale tant l’emprise éployée sur l’Impétueuse forçait la raison même. L’heure ne pouvait se contenter de plus de vaines palabres et la Bambine s’animait d’un désir enflé de presse et de caprice. Ses jambes éoliennes se dandinaient, ses albugineuses menottes frémissaient et son cœur, si tant est qu’elle en couvait un, bouillonnait en ses flancs laiteux. Enfin, La cireuse égérie en vint à tracer de ses pas allègres une ascension vers la Créature des hauteurs bardée de squames merveilleusement moirées.

« Mon nom n’est que le reflet de ce que je suis en apparence, mais non de mon être profond. Il n’a de sens que parce que je lui en donne un. »

Souffla-t-elle non sans répandre sur la silhouette de l’Intrigante une œillade imbue d’adiaphorie, sa cadence ne s’étiolait point, au contraire, elle scandait son allure d’une célérité avide, comme frustrée de ne pouvoir qu’effleurer ses rêves du bout des doigts. Aiguilles obombrées, ses talons éprouvaient les chairs de Gaia avec insolence tandis que l’assassine framée valsait entre les fuseaux éburnés de sa main arachnéenne.
Ses lippes ondulèrent et un finaud sourire vint dessiner les vestiges d’une tendresse bafouée sur le minois de l’altière demoiselle tandis qu’elle glissait lentement pour finalement se figer à une poignée de mètres aux abords de la Guivre. Le silence voguait en ces terres, les prunelles se nichèrent une ultime fois dans le creux de leurs semblables comme pour intimer à son égal qu’il leur fallait convoler vers de nouveaux horizons.

Un bruissement mat, celui de l’acier insurgeant les entrailles brunâtres de la Matrone éplorée qu’était cette misérable terre en détresse. La pertuisane lacérait les filins olivâtres de la nature avec vivacité, les phalanges se crispèrent sur la hanse ciselée et les macules courbes serpentèrent en une moirure gonflée d’outrecuidance. La fielleuse Courtisane se juchait alors sur l’échine raboteuse et écaillée, ses bottines se lovant contre les flancs noirâtres de la drée tandis qu’elle faisait face à son Maître.

« Mais je vais vous confier quelque chose, en terme de remerciements, dirons-nous. De part cette terre, nous sommes nombreux à La chérir. Il semble cependant que je sois la seule de mes semblables éveillée pour l’instant. Nous ne sommes que des esprits issus de ce que les mortels nomment la Rivière de la Vie. Tout comme les noms et les titres, notre existence n’a de sens que parce qu’Elle nous a offert une raison de vivre. Et pour cela, nous mettrons tout en œuvre afin qu’elle soit satisfaite. Sachez juste que notre Mère n’est pas d’ici et qu’il est inutile de se dresser sur son chemin.

Il est temps pour moi de la rejoindre en apportant avec moi vos enseignements. J’espère vous revoir un jour car mon apprentissage est loin d’être achevé. En attendant, je m’efforcerais d’être digne des pouvoirs du Chevalier du dragon. Adieu donc jusqu’à notre prochaine rencontre. »

Tirade soupirée qui s’acheva en un carillon des plus désinvoltes tandis que les membres puissants de la virago s’élançaient en une cabriole fantastique au gré de l’éther encré en cette heure tardive sous le regard de la Prêtresse. Leurs envolées se muaient de célérité car il leur fallait rallier en toute hâte Icicle, ménil perché à la cime des écueils alpestres du Continent septentrional.