Arrivée à Besaid [Libre]

[Bon, j'ia pas relu, j'avais la flemme. xD Tant pis.]

Une légère brise soufflait sur le pont, tandis que les matelots préparaient l’amarrage. La mer était calme. Seules quelques vaguelettes venaient se briser sur la coque de l’embarcation et sur la plage, qui n’était à présent qu’à quelques mètres. Le bruit reposant du remous sur le rivage se mêlait aux cris des mouettes et aux ordres du quartier maître. Quelques instants plus tard, des cordes furent lancées aux hommes sur le ponton, qui les attachèrent soigneusement, et une passerelle fut posée, permettant aux marins de débarquer. Aucune ne le fit pourtant. Il y avait encore du travail sur le navire, avant de pouvoir aller se reposer à terre. Un homme se présenta tout de même devant la passerelle. Un homme dont la tranche d’âge était impossible à définir. A le voir de loin, on pourrait le prendre pour un tout jeune homme. Mais en regardant de plus le visage qu’il dissimulait à moitié par sa cape, son regard froid et les rides prématurément creusées aux coins de ses yeux, il semblait d’un adulte aguerrit, ayant déjà une importante expérience de la vie. En définitive, il semblait être un jeune homme ayant trop vieillit et mûrit, et trop vite. Ses vêtements noirs contrastaient avec le bleu de la mer et du ciel, le blanc des nuages et du sable fin… La grande épée qu’il portait dans le dos n’était pas pour améliorer l’étrange malaise qu’il provoquait à ceux qui le croisaient. On pouvait apercevoir le scintillement d’un fin plastron entre les plis de ses vêtements amples. Ca et l’épée, tout laissait supposer qu’il s’agissait d’un guerrier. Peut-être un bannisseur ? Le guerrier donc, voulut s’engager sur la passerelle, mais…

Un vieux bonhomme au ventre rebondit et dont la barbe blanche lui mangeait littéralement le visage se plaça juste devant lui, son t-shirt rayé blanc et bleu frôlant les plis de la cape noire. Il affichait un sourire joyeux et les pommettes roses d’un homme aimant les bonnes choses de la vie. Sa voix grave et rugueuse, la voix type que l’on s’imagine venant d’un marin, s’adressa à l’effrayant jeune homme comme s’il n’était qu’un gamin resquilleur.

« Hé là ! Tu crois pas qu’j’suis la dernière des sardines, non ? Les gils, p’tit gars, et plus vite que ça. J’fais pas dans la charité ! »

L’homme en noir lui jeta un bref instant un regard froid et sortit une main de sous sa cape, une bourse soigneusement fermée dans celle-ci. Il la lança d’un geste du poignet et le capitaine du navire la saisit au vol. Il la secoua une ou deux fois, histoire d’entendre le bruit des pièces, afficha un grand sourire et s’écarta.

« En espérant que vous avez eut bon voyage, mon p’tit monsieur. Et si j’peux me permettre un conseil, fates gaffe à vous. Profitez du calme de l’endroit. Parce que des marques comme celle là, j’en ai rarement vu. Evitez les monstres à l’avenir. »

L’homme en noir ne fit rien pour répondre au personnage enrobé. Il attendit simplement que le chemin soit libéré et descendit sur le pont. Il fit encore quelques pas, mais fut stoppé net par deux enfants qui s’accrochaient à son pantalon. Il baissa le regard et les reconnut aussitôt. C’était apparemment réciproque. Ils les avaient admiré, lui et Jin. Ils avaient prit exemple sur eux, voulant défier Sin. Le guerrier resta impassible comme toujours. Il sentit tout de même un sentiment de dégoût l’imprégner, allant jusqu’à lui donner la nausée. Un dégoût de lui-même. Défier Sin ? Il s’était fait écraser par Yunalesca. Ils auraient pourtant pu avoir l’ultime chimère. Maispourquoi faire ? Jin en serait mort, et lui serait devenu un nouveau Sin. Peut-être aurait-il annihilé sans remords ces deux enfants, en même temps que l’île de Besaid toute entière. Quoique peut-être que ça aurait été mieux. Jin était mort de toutes façons. Peut-être qu’en ayant prit la place de Sin, il n’aurait pas eut à supporter la souffrance que la perte de son ami lui imposait. Il fut ramené à la réalité par les cris de joie des deux enfants.

« Xan ! Xan ! C’est toi ! T’es revenu ! Dis, il est où Jin ?
-Alors ça y est, vous avez battu Sin ? Vous auriez pu nous le laisser, bande de… »

Tous deux restèrent figés par le regard glacial que leur jeta le gardien. Ce dernier ouvrit la bouche pour la première fois depuis des lustres, à ce qu’il lui semblait. Les muscles de sa bouche, engourdis par le manque d’activité que leur propriétaire leur imposait, eurent du mal à articuler.

« Oubliez Sin. Faites vous une vie tranquille loin de lui. Oubliez Jin. Il ne reviendra pas. Et… Oubliez moi. »

Il passa entre les enfants, les bousculant légèrement au passage. L’un d’eux tomba même sur le derrière, encore choqué par l’attitude qu’avait eut leur ancien ami. Certes, il n’avait jamais été très loquace. Mais il avait toujours été gentil avec eux. Qu’était-il arrivé ?

Xan était allé jusqu’au bord de la plage. Debout, immobile, il laissait aller ses pensées. Il était enfin revenu. Mais il ne songeait qu’à repartir. Repartir renvoyer l’esprit de Yunalesca là où il devrait être depuis des siècles. Seulement, c’était hors de question. Il le savait. Il ne faisait pas le poids, et ne le ferait pas avant longtemps. Du moins pas seul. Alors que faire. Il ne pouvait aborder au hasard les combattants pour leur demander de l’aider à annihiler l’esprit d’une invokeuse morte des siècles auparavant. Alors peut-être qu’en se mettant au service d’un autre invokeur. Non c’était idiot. Ce dernier ne l’aiderait sûrement pas à vaincre la errante. Néanmoins, cela pouvait lui permettre de s’exercer en chemin. Et de passer les monstres que lui enverraient la défunte une fois à Zanarkand. Ensuite, lorsqu’il se retrouverait de nouveau face à elle, il n’aurait qu’à annoncer la vérité à son invokeur, et provoquer Yunalesca en duel. Laissant l’invokeur seul ? Non. Il devrait de toutes façons trouver un autre gardien en chemin. Ce ne serait de toutes façons pas le plus difficile. Ne restait plus qu’un détail. Il avait échoué en tant que gardien. Et il se programmait déjà pour échouer une nouvelle fois, en abandonnant son futur invokeur à la fin de son pèlerinage. Son honneur lui interdisait, après un échec, de proposer de nouveau ses services. Mais avait-il vraiment le choix ? Il savait qu’en retournant à Besaid, il retrouverait sa famille, qui l’accueillerait chaleureusement, et compatirait à son malheur. Il n’en avait pas la moindre envie. Seule la vengeance comptait pour lui à présent. Il n’avait pas l’intention de rester caché sur son île. Il devrait pourtant revenir au village. Il devait trouver un nouvel invokeur à servir. Et à Besaid, il n‘en manquait pas. Il y avait même la fille du seigneur Braska, à ce qu’on disait. Xan l’avait déjà vue, peu de temps avant leur départ, à Jin et à lui, mais il n’était pas certain de l’ascendance qu’on lui prêtait.

Le berserk se rendit soudain compte que le soleil se couchait. La moitié du disque de lumière avait déjà sombré dans l’océan. Sa couleur jaune éclatante avait foncé pour devenir un rouge sang, qui se diluait à la surface des vagues jusqu’au rivage. La brise présente à son arrivée en bateau était toujours là, caressant agréablement son visage. Il était immobile depuis des heures. Et il n’avait pas l’intention de bouger avant l’ongtemps.

» Trois ivrognes pour un repas... [Libre]